L’Arabie Saoudite a annoncé qu’elle souhaite mettre fin aux réductions volontaires dans le cadre de l’accord pour la baisse de la production. L’annonce a été faite par le prince Abdulaziz bin Salman, ministre saoudien de l’Énergie. Le royaume a prévu d’augmenter la production nationale de brut d’ici le mois de juillet dans le but d’atteindre le quota établi par l’OPEP. Cette décision est encouragée par les signes apparents de l’augmentation de la demande mondiale.
Samedi, les pays exportateurs de pétrole ainsi que d’autres producteurs d’envergure, sous l’égide de la Russie, sont parvenus à un accord, celui de prolonger d’un mois la réduction coordonnée de la production de pétrole.
Cette décision a eu pour conséquence de prolonger l’accord commun portant sur la coordination de l’offre. Grâce au retrait du marché de 10 % de l’offre mondiale, cet accord a permis au prix du pétrole brut de doubler au cours des deux derniers mois.
Les Émirats arabes unis, l’Arabie Saoudite et le Koweït s’étaient entendus pour une réduction coordonnée de leurs productions respectives de l’ordre de 1,18 million de barils par jour. Cet accord comptait pour le mois de juin.
Dans sa déclaration, le prince Abdulaziz bin Salman a affirmé que l’Arabie Saoudite n’avait pas l’intention de prolonger cet accord au mois de juillet. La production reprendra donc de plus belle d’ici, notamment parce que le royaume souhaite atteindre le quota que lui a fixé l’OPEP. C’est d’autant plus impérieux que la demande de brut est de retour grâce à la levée partielle du confinement.
Lors de la conférence de presse virtuelle de l’OPEP, le prince Abdulaziz bin Salman a déclaré que « La baisse supplémentaire de la production a atteint son objectif et nous allons de l’avant. Une bonne partie de l’augmentation de la production de juillet ira à la consommation intérieure ».
Selon le ministre saoudien, le fait que les prix du brut saoudien soient en hausse atteste que le retour de la demande mondiale de pétrole est effectif. Après cette déclaration du prince, le cours du baril de Brent est descendu à 41,3 dollars, alors qu’il avait réussi à atteindre en une séance un rebond de 3 mois à 43,41 dollars.
Cela fait plusieurs mois que la Russie et l’Arabie Saoudite jouent les équilibristes afin de faire bondir les prix du pétrole brut. Dans cette bataille, les deux grands producteurs de pétrole espèrent soutenir leurs économies respectives sans provoquer une hausse brutale, le but étant de ne pas susciter la concurrence que peut représenter le pétrole de schiste américain.
D’autres pays producteurs comme la Libye suivent le même élan que l’Arabie Saoudite. Lundi, la Compagnie nationale libyenne de pétrole (NOC) a été annoncée que la production nationale, à l’arrêt depuis janvier, reprendrait. De toute évidence, les prix du pétrole profitent du déconfinement général.
Dans le communiqué, le numéro 1 de la NOC, Moustafa Sanallah, a indiqué que : « Nous annonçons la reprise de la production à al-Feel et la levée l’état de force majeure sur les exportations de brut des champs d’al-Charara et d’al-Feel. » Il a ajouté que les exportations démarreraient le plus tôt possible.
Lundi 8 Juin 2020 La Rédaction