Des mesures radicales ont été ordonnées par la Chine sur tout le territoire national dans le but de juguler l’expansion de l’épidémie de coronavirus. Des mesures de dépistage systématique dans les transports ont été imposées par les autorités. Alors que plusieurs provinces ont été entièrement bouclées, les retombées au plan économique se feront sentir très rapidement.
L’économiste Jean-Joseph Boillot a fait part de ses analyses quant à l’impact économique de l’épidémie de coronavirus en Chine. Selon lui, le premier impact se fera sentir sur la consommation. Il a déclaré que « c’est le moteur sur lequel des autorités chinoises essaient de compenser la démondialisation et la guerre commerciale, avec non seulement les États-Unis, mais aussi la plupart des pays développés. Ça, c’est le premier impact ».
Le spécialiste des grandes économies émergentes asiatiques poursuit en affirmant que la deuxième conséquence sera la démondialisation. Le choc commercial devrait se poursuivre entre la Chine et les États-Unis. Il explique que la signature d’un accord commercial entre les deux superpuissances n’empêchera pas la mise en place d’un système de contrôle très rigoureux des exportations en provenance de la Chine vers le reste du monde. Le moteur de l’exportation pourrait donc être frappé par une baisse importante.
Selon Jean-Joseph Boillot, il y aurait un 3e impact résultant de l’épidémie de coronavirus. Celui-ci découlerait des fortes dépenses d’investissements publics qui seront consentis pour faire face à l’épidémie et compenser la baisse de la consommation et des exportations.
La conséquence directe serait alors un rebond très important de l’endettement public. Alors que la Chine a dû batailler pour atteindre les 7 % de croissance, l’épidémie risque de faire baisser ce taux de croissance à 4 ou 5 % et cette baisse frappera de plein fouet les années à venir.
Depuis samedi, les 11 millions d’habitants de Wuhan n’ont plus le droit de circuler en voiture alors même que la province est présentée comme la ville de l’automobile. Épicentre de la crise sanitaire actuellement en cours, Wuhan a été placée en quarantaine.
Pour l’économie locale, il s’agit d’une véritable catastrophe. La ville abrite une bonne dizaine de grandes usines d’assemblage de voiture, dont la plupart est françaises. La production annuelle, qui avait réussi à atteindre les 2 millions de véhicules, risque de dégringoler très rapidement si la situation n’évolue pas très rapidement.
Sur place, c’est dans le cadre de la coentreprise avec l’entreprise d’État DongFeng, réputée pour être l’un des 4 grands fabricants chinois, que se fait la production automobile. Du reste, la production est principalement dominée par des groupes automobiles étrangers, dont de nombreux constructeurs français. Le géant chinois pourrait très vite trébucher face à cette forte concurrence pour cause d’épidémie.
Wuhan est l’un des fiefs du groupe tricolore Peugeot Citroën qui y a implanté au cours des dernières années 3 usines. Une usine d’assemblage de véhicules Renault y a aussi sa base. La métropole du centre de la Chine abrite aussi 3 des plus grands équipementiers mondiaux français) à savoir Faurecia, Pastic Omnium et Valéo.