Alors que l’arrivée de la 5G est très attendue et que certains pays l’ont déjà, la France se lance dans la course et ouvre les enchères. Selon Agnès Pannier-Runacher, la secrétaire d’État auprès du ministre de l’Économie et des Finances, le plancher de 2,17 milliards d’euros semble « raisonnable » pour la concession de la 5G aux enchères aux opérateurs télécoms. Une déclaration qui a provoqué la colère des opérateurs.
Dans un entretien aux Échos, rendu public dimanche, Agnès Pannier-Runacher, la secrétaire d’État auprès du ministre de l’Économie et des Finances, a affirmé que le gouvernement ne maximiserait pas le montant des enchères 5G.
Le prix des fréquences a été fixé à 2,18 milliards pour l’ensemble des 310 MHz disponibles par la Commission des participations et des transferts (CPT). Celle-ci agit en qualité d’autorité indépendante afin de fournir une consultation sur la valeur la plus basse en dessous de laquelle la technologie mobile de nouvelle génération ne peut être accordée.
Un cahier des charges pour la concession des fréquences 5G aux opérateurs télécoms a été transmis par l’autorité de régulation des télécoms en France (ARCEP). Il dévoile les règles du jeu de l’attribution de cette technologie attendue de longue date, après quelques semaines de retard sur le calendrier initialement établi.
Les prix de la 5G connaissent des envolées spectaculaires en Allemagne et en Italie, soit un montant estimé à 6,5 milliards d’euros dans les deux pays. À l’instar de ces deux pays, la Chine, les États-Unis, l’Australie, la Corée du Sud, la Grande-Bretagne, la Pologne, la Finlande, la Suisse et la Roumanie sont déjà bien avancés.
Malheureusement, le plancher des enchères dévoilé n’est pas du goût des opérateurs télécoms français.
L’attribution des fréquences de la 5G se fait suivant la même méthode que la concession de fréquences radio de la bande FM. Les enchères autour de la 5G sont destinées à l’acquisition d’un spectre radio électrique et des blocs de fréquence, par dizaine de mégahertz.
Le gâteau sera partagé entre les 4 principaux opérateurs français à savoir Free, Bouygues, SFR et Orange. Cependant, le prix à payer en France reste très lourd pour les 4 opérateurs. L’État, qui est propriétaire de la 5G, vise une cagnotte de plusieurs milliards d’euros.
L’annonce d’Agnès Pannier-Runnacher, secrétaire d’État auprès du ministre de l’Économie, intervient comme un coup de massue. Alors que le plancher de 2,17 milliards est qualifié de très attractif, les opérateurs ne sont pas du même avis. Ils ont alors immédiatement donné leur avis sur la question, qualifiant l’offre d’enchères du gouvernement français de « trop chère ».
Le Président de la Fédération des télécoms n’a pas manqué de rappeler à l’État français les investissements colossaux réalisés au cours des années précédentes pour le déploiement de la 4G. Il est également revenu sur la guerre des prix ainsi que sur la fiscalité très pesante instaurée par le gouvernement. Plusieurs facteurs qui, mis ensemble, font de cette mise aux enchères de la 5G une véritable trahison de la part de l’État français qu’il considère comme étant trop gourmand.