Les États-Unis sont fortement menacés par un risque de récession qui s’accroît au fil des mois. Selon les prédictions de Robeco, ce ralentissement du rythme de la croissance économique de la première puissance mondiale sera potentiellement élevé, faisant planer sur le pays un climat de tension et d’incertitude. En cause, le cycle économique vieillissant qui est exacerbé par les incertitudes qui frappent le secteur du commerce.
La société de gestion Robeco estime à 40 % la probabilité que les États-Unis subissent dès l’année prochaine une forte récession. L’annonce a été faite dans une conférence de presse donnée à Paris par Jamie Stuttard, le responsable de la macroéconomie mondiale dans l’équipe obligataire de Robeco.
L’homme a affirmé que cette année, le resserrement monétaire démarré en 2014 n’a pas été effacé par les trois baisses de taux de la Réserve fédérale américaine. Il n’a pas manqué de pointer ainsi le ralentissement du secteur de la manufacture ainsi que la suffocation encore très récente du marché de l’emploi. Il s’agit là, selon lui, de deux signes qui marquent une fin de cycle.
En ce qui concerne le conflit commercial entre la Chine et les États-Unis, il est très peu probable qu’un terme soit mis à l’affrontement que les deux puissances économiques mondiales se livrent, avec l’accord partiel attendu cette semaine par les investisseurs, en l’occurrence sur le terrain de la technologie et des aides d’État.
Cette perspective d’accord est entrevue depuis quelques semaines déjà après une rencontre entre les autorités chinoises et le président américain Donald Trump, à la suite de plusieurs mois d’escalade du conflit. Après cette prémisse, il avait été prévu une phase 2 qui aurait lieu dès la fin de l’année entre les chefs d’État des deux super-puissances.
En attendant de savoir lequel des deux signes l’emportera, Robeco recommande une extrême prudence de la part des investisseurs obligataires. Il recommande d’ailleurs à ces derniers de faire preuve de méfiance à l’encontre de la partie basse du crédit à haut rendement ou high yield, qui court sur les « leveraged loans » un risque de bulle.
Ces dernières années, une très forte croissance de ces prêts à effets de levier généralement accordés aux entreprises américaines a été remarquée. Cette croissance a en outre été favorisée par les taux variables qui leur étaient appliqués. Certains les considèrent d’ailleurs comme une bombe à retardement potentielle.
En dépit de l’effondrement des fondamentaux macroéconomiques et de l’augmentation générale des valorisations, en l’occurrence, celles de la dette « Junior » et de la grande majorité des marchés en dollar, les facteurs techniques, eux, sont restés favorables aux crédits. On leur connaît même une posture en faveur des grandes banques centrales.
A moins que les États-Unis revoient totalement la politique économique actuelle et innovent dans le secteur du commerce présentement en grave récession, il y a de grands risques que les prévisions des économistes mettent à mal l’économie américaine et avec elle, toute l’économie mondiale.
Lundi 11 Novembre 2019 La Rédaction