18.000 emplois seront supprimés par Deutsche Bank en vue d’une grande restructuration qui coûtera à la banque pas moins de 7,4 milliards d’euros et lui permettra ainsi de sortir enfin la tête de l’eau, surtout à la suite des dernières années difficiles qu’elle a connues.
Hier, dimanche 07 juillet 2019, le numéro 1 des banques allemandes a fait savoir qu’il renoncerait à poursuivre une activité sur les marchés boursiers et réduirait ses opérations au sein de la banque d’investissement, afin de mieux se consacrer à la banque privée, au financement à l’endroit de ses clients professionnels ou encore au marché des changes, des domaines dans lesquels il excelle.
A cause des charges qui pèsent sur la restructuration découlant de ce plan, il n’exclut pas au deuxième trimestre de cette année une perte de 2,8 milliards d’euros. Le président du directoire, Christian Sewing, a ajouté lors de son intervention à la Hessische Rundfunk, spécialisée dans les médias de masse, que la banque ne ferait pas de profit toute l’année.
Deutsche Bank envisage aussi de s’adonner à moins d’activités sur le marché des obligations, plus précisément de réduire ses opérations de taux, pourtant considérées par beaucoup comme étant l’une de ses plus grandes forces. Elle entend se défaire de 7,4 milliards d’euros d’actifs pour mettre sur pied une entité de défaisance. Le conseil de surveillance de la banque a tenu hier une réunion pour valider ce plan de restructuration qui a été décidé à la suite de l’échec d’un plan de fusion avec Commerzbank au printemps dernier.
Pour Christian Sewing, cette restructuration de la banque d’investissement est sa « transformation la plus fondamentale » depuis une dizaine d’années, « un nouveau départ ». Deutsche Bank a précisé que l’établissement de ce plan de restructuration n’impliquera pas une augmentation de capital. En procédant à une réduction de ses activités en bourse, le groupe allemand témoigne de sa difficulté à tenir tête aux puissantes banques de Wall Street dans le domaine des actions, lui qui a connu trois pertes sur les quatre exercices écoulés.
La première des banques allemandes prévoit de ramener d’ici à 2022 l’ensemble de ses effectifs à un total de 74.000 personnes avec la suppression des 18.000 postes envisagée. Après l’annonce en 2011 par HSBC de la suppression de 30.000 emplois, cette réduction d’effectifs de la banque allemande sera la plus importante du secteur bancaire. Pour l’heure, Deutsche Bank n’a pas exactement précisé où ces emplois seraient supprimés, mais selon une source proche du dossier, ces suppressions de postes se feraient au niveau mondial, y compris en Allemagne.
Le groupe envisage de réaliser à l’horizon 2022 des économies de 17 milliards d’euros et de ramener à 70 % son coefficient d’exploitation. Sur la base d’un accord préliminaire conclu entre Deutsche Bank et BNP Paribas, cette dernière se chargera de poursuivre la fourniture de service aux clients du groupe allemand sur le marché des bourses. En juin dernier, l’action de Deutsche Bank a touché un fond jamais atteint.