
Le principal occupant de la maison blanche a affirmé que Pékin avait pris l’engagement d’une baisse progressive, puis d’une suppression des droits de douane sur les importations de voitures “Made in Usa”. Cette annonce a provoqué une explosion du secteur automobile sur les marchés boursiers européens.
Depuis peu, les relations entre Washington et Pékin sont au beau fixe. Donald Trump a revu ses plans initiaux et s’est, ces dernières semaines, beaucoup rapproché de son homologue chinois. Dimanche dernier dans un tweet, il a annoncé que le gouvernement de Xi Jinping s’engageait désormais à faire plusieurs concessions sur les droits de douanes drastiques applicables aux importations américaines. Il s’agit notamment d’une diminution progressive de ces droits qui seront plus tard supprimés. Il n’en fallait pas plus pour provoquer hier une montée fiévreuse de l’indice des valeurs automobiles d’Europe en bourse. Celui-ci a grimpé de 4,52 %, marquant ainsi la deuxième plus importante croissance sectorielle, juste derrière le secteur des matières premières qui a pris 5,7 %.
Les taxes douanières sur les importations de voitures américaines en Chine présageaient un climat difficile pour le secteur sur le long terme. Cette annonce des dirigeants du parti unique chinois a apaisé les tensions commerciales et redonné espoir aux spéculateurs boursiers du secteur. Réunis samedi, lors du sommet du G20 en Argentine, les présidents Jinping et Trump ont convenu d’améliorer les relations commerciales entre leurs pays et se sont mis d’accord sur le fait de ne pas appliquer de nouveaux tarifs douaniers et de trouver un accord concernant le commerce dans un intervalle de trois mois.
Les termes de l’accord sont un véritable soulagement pour le secteur automobile américain. La Chine avait, en effet, levé les droits de douane sur les importations de véhicules américains à 40 % et avait, dans le même temps, ramené à 15 % ceux imposés sur les importations de voitures provenant d’autres pays, provoquant, de ce fait, un double désavantage aux constructeurs ayant leur siège aux États-Unis. Suite à l’annonce de l’entente, le titre BMW qui exporte ses véhicules en Chine en partant des États-Unis a pris plus de 6,5 %, enregistrant ainsi l’une des plus grandes montées du secteur aux côtés de Daimler dont le titre a augmenté de plus de 6,93 % et des équipementiers Valeo (+6,93) et Faurecia (+6,48).
Malgré une hausse conséquente en Europe, il importe de rappeler que le secteur automobile est en recul net depuis le premier trimestre de l’année 2018. Les estimations de l’indice Stoxx 600 font état d’une rétrogradation de près de 20 % depuis lors. La raison est notamment liée à la tension commerciale existante entre Pékin et Washington. La rencontre de Buenos Aires semble très positive et constructive pour la suite. Les incertitudes demeurent cependant dans les têtes car les déclarations du président américain n’ont pas encore fait réagir les instances officielles de l’administration Trump.