
Les prix du baril de pétrole n’atteindront plus la barre des 100 dollars dans la décennie à venir. Telle est la sombre projection faite par les 12 pays membres de l’Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole (OPEP) dans un projet de rapport présenté à son personnel la semaine dernière et que le quotidien américain d’information The Wall Sreet Journal, a relayé.
En effet, le rapport, dans ses prévisions les plus optimistes, prévoit qu’en 2025 les prix oscilleront autour de 76 dollars le baril. Dans les estimations les plus pessimistes par contre, les prix du baril seront en dessous de 40 dollars. Ce qui est certain d’après les propos d’un délégué de l’OPEP rapportés par le Wall Street Journal, c’est que « le prix de 100 dollars n’est dans aucun des scénarii envisagés ».
Or, la baisse des prix du pétrole constitue un véritable problème pour les pays producteurs qui ont, pour la plupart, besoin de la manne pétrolière pour réaliser leur équilibre budgétaire. Selon les données du Fonds Monétaire International (FMI) seuls le Qatar et le Koweït peuvent couvrir leurs projets gouvernementaux avec le pétrole vendu à 76 dollars le baril. Les autres membres, eux, ont besoin d’un prix oscillant autour de 100 dollars. Pour l’Algérie par contre, la couverture des projets gouvernementaux serait subordonnée à la vente du baril à plus de 130 dollars.
Dans ce contexte où les économies de Nations entières reposent sur le pétrole, qu’est-ce qui justifierait les estimations aussi sombres de l’OPEP ?
L’effondrement du prix du pétrole a commencé après que le prix du baril ait atteint son point culminant en juin 2014 (106 dollars le baril). Ainsi, au mercredi 26 novembre 2014, le prix du baril était à 69,9 dollars. En dépit de cette baisse fulgurante, l’OPEP dont un des rôles est de contrôler les prix en accroissant ou en décroissant la production en fonction du niveau des prix, a décidé le 27 novembre de maintenir la production journalière à 30 millions de barils, une décision qui, comme on pourrait bien se le figurer, a contribué à un effondrement plus grave des prix de l’or noir. A mi-janvier le prix du baril a chuté jusqu’à 45 dollars.
Outre cette raison, la surabondance de l’offre internationale de pétrole associée à la politique d’envahissement de certains pays membres de l’OPEP à l’instar de l’Arabie Saoudite, qui remplissent le marché avec d’importantes quantités de pétrole brut vendues à des prix cassés dans l’espoir de partir à la conquête de nouveaux clients, contribuent dans une large mesure, au déclin. Face à la menace de la baisse continue des prix sur la décennie à venir, le rapport de l’OPEP aurait recommandé selon le Wall Street Journal, la réintroduction du système de quota abandonné en 2011 et qui limitait la production journalière de chaque pays membre.