
TikTok a clôturé l’année 2019 en arrivant en 2e place des applications les plus téléchargées au monde. Depuis le début de l’année, la tendance s’est accrue pour finalement exploser à la mi-mars. Incroyable pour une application que plusieurs professionnels trouvent désuets, voire malsains pour les moins de 15 ans. S’il n’est plus possible de la mettre sur la touche, au regard de son succès, il faudrait essayer de comprendre la rançon de ce succès.
Pour beaucoup, TikTok est un générateur de talents, en plus d’être une application hyperactive et drôle. D’autres la comparent même à l’application Vine et la qualifieraient d’en être le « digne successeur ». Comme vous pouvez le voir, l’engouement pour TikTok est incontestable. Son pouvoir addictif semble puissant et les utilisateurs ne peuvent tout simplement plus s’en passer, surtout en cette période de confinement.
48 minutes, c’est le temps que les utilisateurs passent tous les jours sur TikTok. C’est tout de même énorme, surtout quand on sait que l’application s’adresse principalement aux plus jeunes (12 ans et plus). Avec 70 % d’utilisateurs âgés de moins de 25 ans, la plateforme a déjà dépassé le milliard d’abonnements et la dernière mise à jour date d’avril 2020. Avec ce temps d’utilisation, TikTok égale presque YouTube.
La période de confinement n’a rien arrangé à ces chiffres, qui ont littéralement explosé. Cela a permis à la plateforme d’être désormais positionnée sur la liste des 10 applications les plus téléchargées par les personnes en confinement.
Des spécialistes de la communication digitale comme Thomas Derache, planeur stratégique chez l’agence OP1C, tentent d’expliquer cet engouement pour TikTok. L’application arrive en 2e position après Instagram sur la liste des réseaux les plus utilisés en confinement, derrière Instagram.
Détenant le monopole depuis plus de 2 ans maintenant, Instagram s’est adapté à la situation avec le retour des BabyChallenge, pq challenge et GestureChallenge ; ces derniers étant ceux utilisés sur TikTok. C’est ce qui explique l’envolée du nombre de nouveaux abonnés sur TikTok dans le but de participer à tous ces challenges. Il s’agirait d’un moyen pour combattre l’ennui et le désœuvrement.
Le succès des challenges est surtout lié à la notoriété de ceux qui les initient. Ce sont principalement de personnalités publiques comme Chilla, Vitae ou Jean-Luc Reichamann. De nombreux influenceurs suivent aussi le moment, en l’occurrence Lilas Lacombe, Squeezie, Carlito, Norman, Natoo et McFly.
Des nouveaux ont aussi sauté sur l’occasion pour faire leur entrée dans l’arène. La plupart d’entre eux, des YouTubeurs plus âgés, il y a quelques mois disant ne pas comprendre la médiatisation de cette application. Aujourd’hui, ils s’en servent principalement pour s’adresser à une cible très peu présente sur Instagram. Par conséquent, il faut s’attendre à ce que les réticents d’hier deviennent des abonnés de demain seulement pour suivre leurs influenceurs favoris.
Malheureusement, les marques françaises semblent être actuellement les seules à ne pas s’être prises au jeu.
Vous l’avez compris ! Cette application draine du monde. Cela s’explique surtout par plusieurs raisons.
À la recherche de distraction, les utilisations de l’application l’utilisent contre l’ennui. Il est très facile de se laisser emporter par le flux continu de vidéos. L’application fonctionne grâce à un algorithme qui propose constamment des vidéos. Surtout, il s’agit de contenus en accord avec les préférences de l’utilisation. En plus, il s’agit de formats très courts, ce qui permet de ne pas s’ennuyer. Résultat, les utilisateurs en perdent la notion du temps.
Grâce à TikTok, les utilisateurs ont trouvé leur manière à eux de combattre la crise sanitaire : en rigolant. Il y a actuellement près de 30 milliards de vues sur le hashtag #Coronavirus pour près de 4 milliards pour le hashtag #Quarantaine. Alors, de l’imagination, il n’en manque pas sur la plateforme.
Loin des statistiques alarmantes données par les gouvernements du monde entier, la plateforme représente un exutoire pour les internautes qui se libèrent du stress et s’évadent en détournant la situation.
Le rire a beau occuper une place importance, l’application propose également de nombreuses vidéos de sensibilisation sur les gestes à avoir pendant cette crise. Bien entendu, les fakes news ne manquent pas sur l’application.
Contrairement à Instagram qui permet de gérer son image, TikTok est tout l’inverse. Les personnalités sont révélées sur la plateforme et il n’est pas rare de voir des utilisateurs revendiquer leurs différentes vidéos. Cela est surtout favorisé par la bienveillance de la communauté, créant ainsi une tendance du « No Shame » propre à TikTok. En plein confinement, le ridicule n’a jamais été aussi normal.
Alors que l’expansion de TikTok ne fait plus aucun doute, des acteurs de la communication digitale ne se demandent plus si l’application est en passe de devenir numéro 1. La réelle question, c’est de savoir où elle finira sa course. Chaque plateforme a son propre ADN et à l’heure actuelle, une bonne stratégie markéting sera celle qui utilisera ce nouveau réseau en solution complémentaire aux autres.