
Premier pays touché par la pandémie de Covid-19, la Chine a connu l’une des récessions les plus sévères de son histoire. La République populaire a dû prendre des mesures rigoureuses pour mettre le virus sous contrôle et maintenir son économie à flot. La stratégie semble avoir payé puisque le pays est le seul membre du G20 à avoir fini l’année avec une croissance de 2,3 %. Malgré la crise, le pays a enregistré une hausse record des exportations aux mois de janvier et février et espère faire grimper son PIB de 6 % cette année.
C’est du jamais vu depuis 26 ans. Les exportations chinoises ont connu une hausse record début 2021. En pleine crise sanitaire mondiale, la deuxième puissance mondiale a réalisé l’une des meilleures performances de l’histoire en exportant massivement des produits de lutte contre la Covid-19.
D’après les informations relayées par les douanes chinoises, les exportations chinoises sont en hausse de 60 % sur un an en janvier et février. Elles ont démarré leur ascension au printemps dernier, avec la hausse de la demande mondiale en matériels informatiques pour le télétravail et en produits médicaux. Ces exportations ont principalement servi à combler la dégringolade enregistrée en 2020 du fait de la crise sanitaire. De ce fait, leur progression est de moindre importance.
La guerre commerciale entre Pékin et l’administration Trump n’a pas empêché l’excédent commercial chinois avec les États-Unis de doubler sur une année. Les produits chinois profitent largement des plans de relance américains pour soutenir la consommation et les revenus des foyers américains.
En dépit de son statut de premier pays touché par la pandémie fin 2019, la Chine voit son économie renouer peu à peu avec la croissance. L’an dernier déjà, le pays avait terminé avec une croissance positive de 3,2 % après avoir connu le trimestre de récession le plus important de son histoire. Cela lui a d’ailleurs permis d’être actuellement le seul pays du G20 à finir l’année 2020 sur une note positive.
Cette année, l’objectif de Pékin est d’avoir un PIB en hausse d’au moins 6 % dans un contexte économique très tendue en occident. C’est ce qu’a annoncé le Premier ministre vendredi. Cela peut paraître excessif sur le contexte de crise actuelle, mais tout porte à croire que la Chine pourrait être capable de dépasser ce seuil, à condition qu’elle en paie le prix.
En effet, le modeste objectif de 6 points sur le PIB annonce la mise en place d’une rigueur budgétaire. Pékin prévoit de maîtriser le niveau d’endettement des entreprises publiques qui est actuellement de 142 % du PIB, soit 12 % de plus qu’il y a 12 mois. Lorsque l’économie est en mal, les entreprises publiques sont appelées à investir pour compenser la conjoncture. Face aux limites de cette tactique, bon nombre de ces entreprises ont fait défection.
En clair, pour relancer véritablement l’économie chinoise, le pays doit payer le prix avec plus d’endettement, avec le risque que l’économie ralentisse davantage les années à venir.