
Depuis décembre 2014, le rouble est en proie à une véritable crise. Il a en effet perdu le quart de sa valeur par rapport au dollar et à l’euro au cours du dernier mois et près de 40% sur l’année écoulée. Selon certains spécialistes, la Russie serait littéralement au bord de la faillite. Cette chute de la devise russe a également un impact sur l’économie mondiale, mais dans quelle mesure ?
Le rouble perd inexorablement de sa valeur depuis décembre, et ce, malgré les multiples efforts fournis par la Banque Centrale Russe pour remédier à cet état de choses. Voici les causes de cette chute, mais également son impact sur l’économie mondiale.
Les causes de la chute du rouble sont nombreuses. Citons en premier l’effet de la chute des cours du pétrole observée depuis six mois environ. Elle a causé un véritable coup dur à l’économie russe qui dépendait en grande partie des exportations du pétrole pour laquelle il occupe la première place mondiale. Déjà en novembre, les pertes subies par la Russie dues au prix du baril avaient été évaluées à environ 100 milliards de dollars. Depuis cette époque, la situation a empiré, et cela a entraîné un déficit de 4.5% à 4.8% du PIB national. Mais le pétrole n’est pas la seule cause de la crise actuelle. Les sanctions imposées par les pays occidentaux à la Russie ont également largement contribué à la dégradation de la situation du rouble. Ces sanctions coûtent environ 40 milliards de dollars à la Russie par an, selon son ministre des Finances. Mais si cette raison est l’une des préférées des autorités russes, d’autres mettent en cause les faiblesses structurelles du pays. Ces dernières sont à la base d’une fuite massive des capitaux étrangers qui ont atteint les 128 milliards de dollars, en 2014.
Selon les experts, l’économie mondiale n’a rien à craindre de la crise russe. La Russie n’a en effet pas un impact fort sur l’ensemble de l’économie mondiale. Les Etats-Unis, première économie mondiale, n’ont pas de grands investissements en Russie, ce qui fait qu’ils ne pâtiront pas de la crise russe. Il en va de même pour les pays asiatiques ;la Chine ne dépendant plus de la Russie bien au contraire. C’est elle qui fournit cette dernière pour les produits tels que le gaz ou encore les armements. En ce qui concerne les pays de l’UE, si certains d’entre eux ont des investissements en Russie, ces derniers sont bien plus faibles que ceux qu’ils possèdent en Asie ou en Amérique par exemple. Cependant, certains pays sont plus vulnérables face à cette crise. C’est notamment le cas des pays émergents qui eux seront victimes de l’aversion développée par les investisseurs vis-à-vis des monnaies des pays émergents dont faisait partie la Russie. Les craintes induites par la crise russe au niveau des investisseurs et les perspectives d’augmentation des taux par la FED risquent d’engendrer une fuite des capitaux hors des pays émergents ; ainsi qu’une dépréciation des notes de certains pays émergents très endettés.
08 janvier 2015 La Rédaction