Depuis quelques années, le Brésil est devenu le nouveau pays d’accueil des investisseurs français, un véritable Eldorado. Pourtant il y a 24 ans, suite à une dictature militaire, ce pays latino-américain avait sombré dans une profonde crise économique, abaissant le niveau de vie de la population. Mais le Brésil ne s’est pas résigné sur son sort et grâce au président Lula, son économie s’est relevée d’une manière inimaginable portée par ses 192 millions d’habitants.
Avec la politique de gouvernance de Lula, le péril économique du Brésil des années 1990 a dévié sur une autre route. L’homme d’Etat a pu sortir 32 millions de ses concitoyens de la pauvreté. Le pouvoir d’achat des familles brésiliennes a nettement augmenté et en 15 ans, la classe moyenne est passée de 32% à 52% de la population. Et ce n’est pas uniquement la classe moyenne qui augmente, les riches millionnaires deviennent également très nombreux au Brésil. Ce qui signifie un nouveau mode de vie impliquant davantage de consommation et surtout un attrait pour le produit de luxe. Ce grand pays en pleine croissance constitue de ce fait un marché très prisé des entrepreneurs, dont les Français, malgré leur léger retard par rapport aux groupes américains, allemands, suédois. En devenant la huitième économie mondiale, le Brésil intéresse le monde des affaires tout autant que la Chine.
Le Brésil est devenu un endroit incontournable pour développer ses affaires. Les plus grands groupes français, presque l’ensemble des entreprises du CAC40, y sont déjà. De PSA Peugeot Citroën, en passant par Casino, GDF-Suez, L’Oréal, Vivendi, Michelin… elles y sont toutes en y ayant une filiale, une usine ou s’y sont implantées après avoir lancé des rachats d’entreprises locales. Pour le cas du groupe pharmaceutique Sanofi-Aventis, actuellement leader des médicaments génériques au Brésil, c’est depuis son OPA sur le leader local des médicaments, en 2009 que la société a renforcé sa présence. Et la croissance des autres groupes français y sont également remarquables : Vallourec y a construit une seconde usine ; le géant du luxe Hermès est de plus en plus présent à travers le pays, avec notamment l’ouverture récente d’une boutique au grand centre commercial Cidade Jardim, cela même si le maroquinier a plus de succès en Argentine. Le groupe Casino trouve également du succès à travers ses hypermarchés et ses enseignes de proximité.
Outres les grands groupes français, les PME françaises sont également attirées par le Brésil, tout comme les entrepreneurs individuels. Les demandes d’informations concernant l’implantation d’entreprises françaises au Brésil ne cessent d’augmenter d’année en année. Par exemple, si en 2007 les demandes d’informations étaient au nombre de 253, elles ont atteint le nombre de 455 deux ans plus tard. Thibaud Lécuyer fait partie de ces entrepreneurs français qui ont réussi leur pari au Brésil. Ce jeune entrepreneur, avec son site web Dafiti, fait de l’e-commerce dans le pays depuis 2010. Il emploie à travers son concept de vente en ligne (similaire à Zalando) plus de 1500 personnes aujourd’hui. Naema Saideni, elle, a trouvé l’idée d’importer la « mode parisienne » au Brésil, à travers son site de vente en ligne Myfrenchdressing.com. Son site met en avant des marques françaises moins connues mais haut-de-gammes, telles Heimstone, Le Mont St Michel, Madame à Paris ou Paul&Joe. De même, Dimitri Mussard, initiateur d’un projet de show-room pour grandes marques de la mode dénommé Acaju Do Brasil, y a réussi son implantation au niveau local depuis 2009.
Si les Français investissent autant au Brésil ; dans la boulangerie, la restauration, le prêt à porter, etc ; c’est parce que la croissance dans le futur et à long terme de cette économie est encore très prometteuse. Avec la Coupe du monde de football de cette année et les Jeux Olympiques de Rio de 2016, le pays garantit des très bons retours sur les capitaux investis. Et beaucoup d’investisseurs français l’ont déjà compris !
Jeudi 27 Mars 2014 La Rédaction