Première économie de la zone euro, l’Allemagne dispose d’un modèle de croissance remarquable, envié par les autres pays de la zone même s’il est régulièrement critiqué par les Etats-Unis et l’Union Européenne. Le commerce extérieur reste le principal levier de croissance de l’économie allemande tandis que la demande intérieure reste « faible ». En 2013, la balance commerciale du pays dépassait l’attente des analystes avec un excédent record de 200 milliards d’euros. Derrière ce succès, il existe une économie très dynamique et des modèles qu’on ne retrouve que dans le pays.
Le modèle de croissance allemand surprend toujours ses voisins ! Tiré par un commerce extérieur à la performance remarquable, l’économie allemande avait fait parler d’elle ces sept dernières années. En effet, la première économie de la zone euro enregistrait un excédent courant supérieur à 6% de son PIB depuis 2007. Et les économistes estiment que cette remarquable performance de l’économie allemande devrait se poursuivre jusqu’en 2015. Selon les données publiées en novembre 2013 par l’Office Fédéral des statistiques Destatis, l’excédent de la balance commerciale du pays a battu son record mensuel en septembre avec 18,8 milliards d’euros. En février dernier, la Destatis avait annoncé qu’un nouveau record a été battu sur l’ensemble de l’année avec un excédent commercial qui s’établissait à 198,9 milliards d’euros. Mais derrière cette performance enviable, les deux moteurs de l’activité ont légèrement reculé par rapport à 2012. Depuis 2009, les exportations allemandes ont baissé pour la première fois avec -0,2% en 2013. Les importations ont aussi pris la même tendance (-1,2%), une situation qui a logiquement poussé l’excédent à la hausse. A noter que le Produit Intérieur Brut (PIB) du pays dirigé par Angela Merkel a progressé de 0,4 % au cours du quatrième trimestre. Et sur l’ensemble de l’année 2013, l’économie du pays a progressé de 0,4 %.
L’Allemagne, tout le monde la connait par ses voitures sportives, ses berlines de grand luxe et ses marques de voiture et d’électrotechnique indémodables. Quatre secteurs industriels réalisent la moitié des exportations allemandes à l’échelle mondiale : l’automobile, la construction mécanique, l’électrotechnique et la chimie-pharmacie. Ce tissu industriel allemand, à l’intérieur duquel un peu plus de 3 millions de personnes travaillent, est un secteur hautement compétitif, disposant d’un savoir-faire acquis depuis des décennies et qui continue d’être ultra-innovant. Ainsi, ces secteurs continuent toujours de profiter de la croissance de la demande planétaire aussi bien dans les pays industrialisés que dans les pays émergents en Asie, en Afrique et en Amérique latine.
Le modèle de développement allemand repose sur des fondements qui remontent à plusieurs décennies. Et sur tous les points, l’Allemagne semble avoir réussi à mettre en place un système qui la rend très dynamique. En termes de coût de production, aussi bien ses réformes sur la législation du travail entreprise depuis les années 50, le taux d’intérêt pratiqué par les banques, la politique de marge appliquée par les chefs d’entreprises, ainsi que la valeur ajoutée technologique des produits allemands réduisent le prix du Made in Germany. D’autre part, cela ajoute aussi de la valeur aux biens produits dans le pays. La relation entre les entreprises, les partenaires sociaux, les co-traitants ainsi que les organismes financiers fait aussi naître un concept de coopération. A part cela, le système de formation dans le pays est également très bien huilé et mène vers l’émergence d’une politique d’innovation.
A côté de son tissu industriel dynamique, l’Allemagne qui compte 3,6 millions d’entreprises est essentiellement composé de PME. Ce sont des entreprises qui orientent leurs activités vers l’exportation et le marché de niche, c’est le cas des produits très technologiques dans un domaine industriel précis. Ainsi, un peu plus de 1.300 PME du pays sont des leaders dans leur secteur respectif à l’échelle mondiale. Ce secteur qui emploie 15, 5 millions de personnes est également fortement composé de PME familiales très spécialisées. Pour leur gérant, un goût avéré pour la performance, le travail bien fait et la compétitivité sont aussi au cœur de leur dynamisme.
Jeudi 13 Mars 2014 La Rédaction