Le gouvernement britannique a annoncé mardi que plus aucun équipement du géant chinois des télécoms Huawei ne sera utilisé par la Grande-Bretagne pour son réseau 5G, et cela, d’ici 2027. Selon le ministre britannique de l’Environnement, cette décision découle du contexte actuel qui entoure la participation de Huawei au déploiement de la 5G en Grande-Bretagne.
La Grande-Bretagne a officiellement annoncé qu’elle n’utilisera pas d’équipements de Huawei pour le déploiement de la cinquième génération de la téléphonie mobile. Sous la présidence du Premier ministre, Boris Johnson, le Conseil de sécurité national a pris la décision d’interdire ces acquisitions à partir de cette fin d’année. À cette décision s’ajoute celle du retrait des installations de l’équipementier chinois existant au Royaume-Uni d’ici 2027.
L’annonce de cette décision par le gouvernement britannique met fin à plusieurs jours d’attente par rapport au dossier Huawei. Elle signe un désaveu définitif du groupe chinois dans le pays, le seul qui, jusque-là, lui avait ouvert ses portes en Europe, malgré les menaces de sanctions du président américain Donald Trump.
Depuis quelques jours déjà, le sort du groupe chinois était aux mains du Conseil de sécurité national qui devait donner sa décision finale quant à la participation de Huawei au déploiement du réseau 5G. Les différents discours tenus par les représentants du gouvernement ne laissent, eux, aucun doute quant à l’issue de cette affaire.
Dans la matinée du mardi, le ministre britannique de l’Environnement Georges Eustice annonçait déjà les couleurs avant le communiqué officiel du gouvernement. Il a déclaré que « De toute évidence, le contexte a légèrement changé avec certaines des sanctions imposées par les États-Unis ».
Après plusieurs menaces, l’administration Trump avait annoncé que les États-Unis restreindraient les ventes de semi-conducteurs au groupe chinois. La crainte du gouvernement britannique vis-à-vis d’éventuelles sanctions américaines sur la fiabilité des équipements du groupe chinois est manifeste.
Georges Eustice a ajouté : « Dans le cadre de l’examen de notre propre sécurité, il est évident que nous devons garder à l’esprit les conséquences de telles actions. » Lorsqu’il est interrogé sur la possibilité d’utiliser un jour un téléphone fabriqué par Huawei, le ministre britannique répond : « Probablement pas, car j’apprécie, j’aime bien celui que j’ai » en référence au téléphone Samsung qu’il a toujours utilisé.
Le ministre n’a, cependant, pas tenu à s’exprimer sur le délai nécessaire au retrait des équipements de Huawei du réseau 5G, précisant que ces détails seraient donnés par Oliver Dowden, le Secrétaire d’État aux médias.
Le Conseil national de sécurité avait prévu de se réunir mardi pour débattre de la participation de l’équipementier chinois au développement du réseau de 5G en Grande-Bretagne. De l’issue des débats dépend l’annonce de la décision finale à la Chambre des communes.
Londres n’a pas voulu prendre le risque de froisser son allié. Il y a encore un peu plus d’un an pourtant, c’était un risque que le gouvernement britannique, alors dirigé par Theresa May, était prêt à prendre, bravant la recommandation des alliés d’exclure le fournisseur chinois du réseau de téléphonie. Ironie du sort, la décision du Conseil de sécurité national britannique d’autoriser Huawei à développer des infrastructures sur le territoire a été prise un mardi.
Mardi 14 Juillet 2020 La Rédaction