Pour l’année 2019, l’investissement des sociétés britanniques pourrait se réduire d’un pourcentage à cause du Brexit, ce qui marquera la baisse la plus importante depuis 2009. Même si Theresa May, la Première ministre britannique, parvenait à trouver un terrain d’entente avec Bruxelles pour un Brexit plus souple, l’une des fédérations patronales d’Angleterre estime que cela ne changera rien à ce recul.
La British Chambers of Commerce (BCC), la chambre de commerce britannique, prévoit en 2019 une baisse de l’investissement de l’ordre de 1,0 % sur une année. Si les investissements diminuent, la productivité en sera également réduite, ce qui aura des effets négatifs sur les réévaluations salariales ainsi que sur toute l’économie. Le directeur général de la BCC, Adam Marshall, souligne que l’économie a déjà souffert de l’inaction politique et qu’un bon nombre d’entreprises ralentissent l’embauche et l’investissement. Il ajoute que quelques entreprises ont choisi d’établir leurs projets de croissance et d’investissement dans un autre pays et qu’une large partie de cet investissement pourrait ne plus jamais revenir en Grande-Bretagne.
Plusieurs entreprises financières ont d’ailleurs déjà créé des antennes dans d’autres parties de l’Union européenne quand, dans le même temps, les constructeurs de véhicules comme BMW, ont revu leurs plans d’expansion au Royaume-Uni à la baisse. En 2018, sur tous les trimestres, l’investissement des sociétés n’a pas cessé de baisser, une situation jamais vu depuis 2007-2008, période de la crise financière mondiale. Philip Hammond, ministre britannique des Finances, espère une reprise rapide de l’investissement dès que la situation du Brexit sera plus claire.
La BCC prévoit une augmentation de 0,6 % de l’investissement en 2020 et de 1,1 % l’année d’après. Contrairement au 1,3 % de baisse qu’elle envisageait, la chambre de commerce a ramené sa prévision à 1,2 %, exactement comme le prévoit également la Banque d’Angleterre. Ce serait alors la plus faible croissance enregistrée depuis au moins dix années, la conséquence non seulement d’une décélération de l’économie au niveau mondial, mais aussi du Brexit. La BCC souligne que la prévision qu’elle a faite suppose que la séparation du Royaume-Uni de l’Union européenne se fera d’une manière très ordonnée.
Theresa May a déclaré qu’elle s’accordait un délai de trois jours à compter de ce jour pour convaincre le Parlement de Westminster d’approuver l’accord de retrait qu’elle a négocié avec Bruxelles. Elle espère ainsi y arriver avant la tenue les 21 et 22 mars prochains du Conseil européen. Le vote pourrait avoir lieu mardi 19 mars 2019. Rightmove, un site spécialisé dans l’immobilier, note par ailleurs une augmentation mensuelle de 0,4 % des prix de vente sur une période d’un mois à la date du 9 mars 2019, ce qui demeure néanmoins la plus faible hausse sur cet intervalle depuis 2011.
Lundi 18 Mars 2019 La Rédaction