Malgré un premier trimestre qui fut propice aux différents actifs risqués, il se pourrait dans les jours à venir que les investisseurs soient tentés de faire une pause, en attendant d’obtenir des réponses exactes à trois questions cruciales. Ces réponses détermineront ce qu’il adviendra des marchés de valeurs au deuxième trimestre.
Au nombre des questions que les intervenants du marché se posent, figure celle de savoir si réellement les États-Unis et la Chine finiront par trouver un accord commercial. Ceux-ci veulent, par ailleurs, connaître la forme d’une potentielle réduction de taux par la Réserve fédérale et également savoir si de hautes valorisations, particulièrement aux États-Unis, pourraient résulter des bénéfices engrangés par les entreprises au cours du deuxième trimestre.
Le président américain Donald Trump et Xi Jin Ping son homologue chinois ont décidé d’une trêve lors du G20 et devraient en ce sens reprendre les discussions dans les prochains jours. Certains estiment qu’il faudra attendre le second semestre pour voir un accord signé entre Washington et Pékin, mais d’autres relèvent que le noyau du conflit commercial, qui est pour Trump la nécessité de faire prévaloir la prééminence américaine sur les aspirations chinoises, ne disparaîtra pas de sitôt.
Vendredi dernier, on apprenait que le nombre d’emplois créés en juin étaient bien supérieur aux attentes aux États-Unis, ce qui n’a fondamentalement pas changé grand-chose étant donné que les salaires peinent toujours à croître. Pour le marché, le risque d’une augmentation de taux fin juillet demeure à 100 %. La Banque centrale européenne (BCE) sait à présent que c’est Christine Lagarde qui devrait prendre la relève de Mario Draghi, l’actuel président de la BCE, dont le mandat prendra fin en octobre prochain.
D’après l’économiste en chef de BNP Paribas, William De Vijlder, celle qui est actuellement à la tête du Fonds monétaire international aura à faire face à un énorme défi. Il faut dire que la BCE, à l’instar de la Fed, a également du mal à trouver une solution à l’inflation galopante, malgré la hausse des salaires et la tension qui règne sur le marché du travail.
Aux États-Unis, le S&P 500 a grimpé à un niveau plus haut jamais atteint grâce à la posture plus qu’accommodante adoptée par les centrales, qui a soutenu les actifs risqués. Ceci a un moment où le cycle d’expansion économique entame à peine son 121e mois, le plus long de toute l’histoire. Les résultats des sociétés américaines au second semestre sont attendus en baisse légère (-0,005% sur l’année).
Kristina Hooper, responsable chez Invesco de la stratégie de marché globale, prévient surtout de la nécessité de garder un œil sur les prévisions de profit. Pour la chef de la stratégie actions Europe chez Allianz GI, la hausse que connaissent les actions depuis janvier 2019 est illusoire, manque de volume et trouve son explication dans « le fait qu’il n’y a rien à acheter ailleurs ».
Mardi 9 Juillet 2019 La Rédaction