Les prévisionnistes s’attendaient à 191.000 emplois créés en août ; ceux-ci ont été de 201.000 selon le département du Travail américain. Les salaires également ont connu une très forte croissance jamais atteinte depuis près d’une décennie. Le marché américain demeure donc vigoureux, malgré les tensions commerciales.
En juillet et juin derniers, les emplois nets étaient respectivement de 147.000 et de 208.000. Voilà près de huit ans que l’économie américaine ne cesse de créer des emplois, réalisant ainsi un véritable record. Durant le mois d’août, le taux de chômage était de 3,9 % tout comme le mois précédent. Les salaires se sont améliorés, atteignant un taux record de 2,9 %, ce qui laisse penser que les employeurs, face à l’accroissement effréné des tarifs d’outre-Atlantique, ont été contraints de proposer de meilleures rémunérations. Le salaire minimum par heure de travail a ainsi évolué de 0,4 %, soit de 10 cents. Le rapport sur l’emploi du mois d’août a, en outre, révélé une rapide diminution de la faible utilisation des aptitudes des Américains sur le marché.
Sur la base de ces éléments, on pourrait s’attendre à ce que le comité de politique monétaire de la Réserve fédérale (FOMC), à l’issue de sa prochaine réunion des 25 et 26 septembre, annonce une troisième hausse du taux de la Réserve cette année. Le comité envisage d’ailleurs deux nouvelles hausses avant la fin de l’année. Parmi les secteurs qui ont été, au cours du mois précédent, créateurs d’emplois, on relève le transport, le bâtiment, les services aux entreprises, les grossistes ainsi que la santé.
Une mesure élargie du taux de chômage comprenant les personnes ayant le désir de travailler mais ayant abandonné les recherches d’un emploi et celles travaillant à temps partiel a régressé à 7,4 %, un taux au plus bas depuis le mois d’avril 2001. Certains économistes estiment que les réductions d’impôts importantes, votées il y a 10 mois à l’initiative du président américain et sa politique budgétaire, permettent à l’économie des États-Unis de résister aux tensions commerciales. Ils soulignent toutefois que jusque-là, l’imposition des taxes douanières ne prend en compte qu’une portion de l’économie, mais que si le président américain taxe davantage de produits provenant de la Chine, la situation pourrait s’envenimer. Le seul point négatif dans le rapport que le département du Travail a publié vendredi dernier est que le taux d’implication dans le marché du travail, qui est obtenu en rapportant le nombre de personnes qui travaillent ou en quête d’un emploi à l’ensemble de la population active, a baissé de 0,2 % pour s’établir à 62,7 %.
Pour de nombreux travailleurs, les dernières hausses beaucoup plus élevées des rémunérations ne se traduisent pas pour l’instant par un réel enrichissement, étant donné qu’elles sont à peine suffisantes pour combler l’accroissement du coût de la vie. D’ailleurs, la dernière mesure relevée en juillet concernant l’indice des prix à la consommation a établi l’inflation à 2,9 % sur 1 an.
10 septembre 2018 La Rédaction