Le changement climatique ou plus précisément le réchauffement global de la planète aura un impact important sur notre écosystème avec un grand risque de catastrophes naturelles plus fréquentes, une augmentation du niveau des océans et un désordre dans le régime des précipitations. Les conséquences d’un changement climatique se feront ressentir sur notre habitat et nos ressources mais sur le long terme, l’ampleur du réchauffement affectera l’économie mondiale.
En 2006, l’économiste Nicholas Stern avait publié son rapport sur les conséquences économiques du réchauffement climatique dans le monde sous la demande du gouvernement britannique. Stern prévoyait, sur les 10 prochaines années du réchauffement climatique, une baisse de 5% du produit mondial brut à 5.500 milliards d’euros, un taux qui pourrait atteindre 20% en cas d’inaction des pays et des principaux acteurs dans l’émission de gaz à effet de serre. En septembre 2012, cette hypothèse a été affirmé par le DARA and Climate Vulnerable Forum dans son rapport intitulé “Le changement climatique a déjà un impact majeur sur l’économie mondiale et les sociétés humaines”. Cette organisation qui regroupe vingt pays rapporte dans son étude les éventuelles pertes liées au réchauffement climatique notamment sur l’économie mondiale. Selon le rapport, le ralentissement du produit mondial brut était de 1,6 % en 2012 et devrait doubler d’ici 2030, coût de l’inaction. On évalue la perte économique mondiale à 900 milliards d’euros par an. Les pays les plus pauvres et les pays développés ne seront pas épargnés même si l’ampleur de la perte n’est pas comparable. La perte économique pour les Etats-Unis est à 2 % de son PIB tandis que celle de l’Inde est à 5 % de son produit intérieur brut (PIB) d’ici 2030, souligne cette organisation présidée par le Premier ministre du Bangladesh Sheikh Hasina.
En 2013, la Banque asiatique de développement (BAsD) a mesuré l’impact du réchauffement climatique sur l’économie de la région. Dans son rapport intitulé “L’économie du changement climatique dans le Pacifique”, la BAsD anticipe une baisse de plus de 15% du PIB des pays de la région d’ici 2100. Une action des responsables du changement climatique pourrait minimiser les pertes économiques et sociales liées pour le Pacifique selon le directeur général de la BAsD de la région, Xianbin Yao. Les pays développés et les régions dont l’économie est basée sur l’industrie sont les plus polluantes à l’exemple de la Chine, les Etats-Unis, l’Union européenne, l’Inde et l’Australie. D’après cette étude, la Papouasie-Nouvelle Guinée, le pays du Pacifique le plus touché économiquement par le réchauffement climatique, subirait une baisse de 15,2% de son PIB d’ici 2100. D’autres pays seront aussi touchés avec un impact moins important : Timor Oriental (-10%), Vanuatu (-6,2%), les îles Salomon (-4,7%), Fidji (-4%) et Samoa (-3,8%). Ces impacts sont surtout mesurés sur l’agriculture, la pêche et le tourisme.
En mars 2014, les experts sur l’évolution du climat (Giec) ont présenté à Yokohama (Japon) son cinquième rapport sur l’impact du réchauffement climatique. Le document devrait servir de bonne base à la communauté internationale à un an et demi de sa conférence sur le climat à Paris. Le but est de maintenir la hausse de température à 2 degrés à l’horizon 2100. Avec une telle hausse de température, le Giec table sur une perte de 0,2% à 2% du produit économique brut mondial par an. A moyen terme, l’impact du réchauffement global se ressent sur l’ordre du marché mondial en touchant divers secteurs : transports, énergie, marché du travail, banque, assurance finance ou encore investissement.
04 avril 2014 La Rédaction