Au deuxième trimestre de cette année, la croissance de la Chine, qui demeure au plus bas depuis plus de 27 ans, a connu un ralentissement à 6,2 %. La cause réside dans la baisse de la demande intérieure et extérieure qui souffre des tensions commerciales entre Washington et Pékin.
Les résultats publiés ce jour, lundi 15 juillet 2019, ont montré que la production industrielle ainsi que les ventes en détail ont surpassé les attentes. Néanmoins, quelques économistes restent sceptiques sur le fait que ces excellentes performances puissent tenir sur le long terme. Pour eux, l’Etat chinois devra poursuivre sa mise en œuvre de mesures pour soutenir la consommation et l’investissement au cours des prochains mois.
La croissance du produit intérieur brut (PIB) fait ressortir l’affaiblissement continu de l’économie chinoise qui était parvenue à dégager au premier trimestre 6,4 % en termes de croissance. Cette croissance au deuxième trimestre est la plus faible enregistrée depuis le T1 de 1992. Selon l’économiste Nie Wen, il se pourrait qu’au second semestre la croissance chinoise ralentisse jusqu’à 6 % contrairement aux attentes de Pékin qui vise une croissance annuelle entre 6 % et 6,5 %. En mars dernier, Pékin avait fait savoir qu’il baisserait à nouveau les impôts et les dépenses liées aux infrastructures massives pour une relance de la croissance.
L’année dernière, Donald Trump qui décrie sans cesse l’excédent commercial réalisé par la Chine par rapport aux États-Unis, a fixé, en guise de représailles, des droits de douanes sur une quantité importante de produits en provenance de Chine. Au mois de mai de cette année, le gouvernement américain a porté ces taxes à 25 % sur des exportations chinoises annuelles évaluées à 200 milliards de dollars, suite à l’échec des négociations entreprises avec Pékin.
Au cours du sommet du G20 tenu fin juin dernier à Osaka au Japon, le président américain et celui chinois ont convenu d’une trêve. Durant la semaine écoulée, les négociateurs américains et chinois ont, en ce sens, renoué le dialogue via téléphone, sans annoncer une future rencontre entre les deux dirigeants pour essayer de décanter la situation.
En raison de l’escalade brutale du conflit commercial et des indicateurs économiques peu convaincants, certains observateurs pensent qu’il faudrait peut-être des mesures de relance beaucoup plus puissantes pour booster l’économie chinoise et pourquoi pas une diminution des taux d’intérêt. Pour certains économistes, les possibilités d’une réelle croissance monétaire sont restreintes à cause de la dette colossale de la Chine et des nombreux risques structurels.
Selon Aidan Yao, l’un des économistes d’Axa Investment Managers, la politique budgétaire aura un rôle déterminant à jouer dans les mois à venir et la politique monétaire tiendra le second rôle. Raymond Yeung, l’économiste de la banque océanienne ANZ, fait pour sa part remarquer que la République populaire de Chine qui fêtera son 70e anniversaire le 1er octobre 2019, ne laissera pas la croissance du prochain trimestre s’établir à moins de 6 %.