Ce lundi 9 mars, toutes les bourses du monde connaissent une descente aux enfers historique, angoissées par la chute massive du prix du pétrole et la menace d’une crise économique mondiale. Une crise économique qui est amplifiée par la menace de la pandémie du Coronavirus. En Italie, les mesures de confinement décrétées par le gouvernement risquent de faire plonger le pays dans une récession imminente.
Un chaos sans précédent a envahi les places boursières du monde entier. À la clôture, le Nikkei, à Tokyo, a perdu plus de 5 %, un record depuis 2 ans. Les places européennes ont, elles, connu les plus grosses pertes. À Londres comme à Milan, l’indice a chuté à plus de 8 %. La perte a été de 7 % pour les Bourses de Francfort et Paris.
Premier concerné dans cette débâcle économique généralisée, la baisse de la consommation. Pour les entreprises, les pertes d’argent sont colossales en raison de la désorganisation des chaînes de production, de l’annulation des rencontres et salons publics ainsi que de l’annulation de plusieurs vols.
La crise pétrolière en cours exacerbe les effets du Coronavirus sur l’économie. Sur les marchés asiatiques, le prix du baril a perdu plus du tiers de sa valeur, et cela, en une seule séance. Une première depuis la guerre du Golfe de 1991. Le bradage du Riad depuis le 8 mars n’arrange rien à la situation.
Pour régler la situation, l’OPEP a proposé à la Russie ainsi qu’aux pays membres du Cartel une nouvelle baisse de la production jeudi dernier. Une proposition que la Russie a rejetée et qui a incité le royaume saoudien à faire volteface. Avec sa capacité de production, l’Arabie Saoudite a de quoi casser davantage les prix du marché et briser ainsi les marchés pétroliers déjà fragilisés.
Soumis depuis plusieurs semaines à la virulence de l’épidémie, l’Italie a dû prendre des mesures drastiques. Une mesure de quarantaine a été instaurée dans toute la région depuis le 8 mars. Près de 15 millions d’habitants sont ainsi confinés, ce qui représente près du quart de la population italienne.
Pour l’économie du pays, c’est un coup dur. Les zones mises en quarantaine font partie de celles qui contribuent le plus au produit intérieur brut. C’est le cas de la Lombardie, dont Milan est la capitale, qui concentre, à elle seule, de nombreuses industries. En Émilie Romagne et en Vénétie, le nombre de PME, avec une très bonne compétitivité à l’international, est très important.
À elles seules, ces 3 régions du nord de l’Italie pèsent pour près de 40 % dans le PIB du pays. Les mesures exceptionnelles prises par le gouvernement italien affecteront le cœur de l’économie jusqu’à début avril. Pour l’Italie, une entrée en récession est imminente. Le PIB du pays a déjà connu un léger recul au 4e trimestre 2019. L’écart se creuse d’autant plus que le pays ne s’est pas encore remis des conséquences de la crise de 2008.