Un rapport qui en dit long au sujet de la dette grecque et de la situation du pays au sein de la zone Euro. Selon les termes du FMI, la dette de la Grèce est « intenable » et sera « explosive » à long terme.
Alors que la Grèce était en attente du troisième plan d’aide en provenance du FMI, ce dernier sort un rapport qui place le pays dans une situation assez inconfortable. Selon ce rapport dont l’AFP a publié des bribes, le FMI a clairement laissé savoir que « La dette grecque est totalement intenable. Même avec une application pleine et entière des réformes approuvées dans le cadre du programme, la dette publique et les besoins de financement vont devenir explosifs sur le long terme ». Des propos qui douchent tous les espoirs de la Grèce. Le rapport en question est encore dans les tiroirs du FMI, mais la vérité ne saurait être plus clairement écrite. La dette grecque semble insolvable, et même si des pays comme l’Allemagne et la France font des pieds et des mains pour que cette situation ne concourt pas à l’expulsion de la Grèce de la zone économique de l’Euro, cette fin semble de plus en plus inéluctable. Selon les chiffres publiés, la dette grecque fait, à l’heure actuelle, 180% de son PIB, et si rien de concret n’est fait, elle devrait d’ici 2060 atteindre la barre des 275%.
Déjà à deux reprises, le FMI avait volé au secours de la Grèce en renflouant ses caisses, c’était en 2012 et en 2015. Aujourd’hui, le FMI ne compte pas commettre une troisième fois la même erreur si un minimum de “mesures crédibles” ne sont pas prises pour aider à juguler la crise. Or de son côté, l’Union Européenne ne souhaite pas penser une nouvelle fois à un allègement de la dette ; ce que le FMI trouve pourtant comme une condition sans laquelle toute issue favorable est illusoire.
D’un autre côté, le FMI propose une extension de la maturité des prêts faits à la Grèce jusqu’à l’horizon 2070. Même stratégie en ce qui concerne la durée de grâce qu’elle prolonge jusqu’en 2040. Mais ces mesures, sans un accompagnement conscient et conséquent des pays de la zone Euro sont vouées à l’échec. « Pour apporter plus de crédibilité à la stratégie de la dette pour la Grèce, plus de détails seront nécessaires sur la nature et l’ampleur de l’allègement de la dette », a d’ailleurs fait savoir l’institution. Le rapport accablant sera publié au début du mois de février. Sa publication risque de prendre l’allure du son du glas pour la Grèce si l’Europe ne réagit pas.
20 février 2017 La Rédaction