La relation entre un collaborateur et son patron peut parfois être altérée par une divergence de point de vue qui peut déboucher sur un différend ou sur un licenciement. Mais lorsque la situation l’exige et que le salarié dispose d’arguments constructifs, son audace est saluée. Si vous souhaitez faire savoir à votre supérieur hiérarchique que vous n’allez pas dans le même sens que lui, sans provoquer un conflit, vous devez respecter quelques règles de bases.
Bon nombre de salariés qui ont eu à s’opposer à leur hiérarchie se sont par la suite vus rappelés à l’ordre pour la moindre erreur, parfois jusqu’à ce qu’ils décident de quitter l’entreprise. D’autres ont longtemps été privés d’augmentation de salaire alors que leurs collègues progressaient ou ont tout simplement été mis à la porte. Pour éviter de vous retrouver dans de pareilles situations, faites une liste des risques auxquels vous vous exposez (placadirsation, rétrogradation, félicitations, etc.). Prenez des informations sur les antécédents dans l’entreprise pour savoir si auparavant des employés ont exprimé des avis contraires à ceux de la hiérarchie et connaître les réactions qui ont suivi.
Avant d’exprimer votre désapprobation, vous devez vous poser certaines questions essentielles : quel est mon niveau de productivité au sein de l’entreprise ? Ai-je de bonnes relations avec ma hiérarchie ? Est-ce que je me comporte de manière irréprochable au bureau ? D’une façon générale, les meilleurs moments pour signifier un désaccord se situent souvent dans les semaines suivant la signature d’un gros contrat ou une performance individuelle appréciée par la hiérarchie. Il est, dans ce cas de figure, plus facile pour un ancien de la boîte que pour un nouvel employé de tenir tête à son supérieur. Si vous êtes novice dans la structure ou jeune diplômé, jouez alors la carte de la prudence et soyez habile. Faites en sorte d’être un employé modèle en tout temps pour avoir plus de crédibilité lorsque vous vous opposerez à certaines décisions.
L’une des plus grandes erreurs que vous puissiez commettre en entreprise est de contredire votre chef en public. Il est plus judicieux de le faire dans un cadre strictement privé. Si ce qui a été dit en réunion ne vous a pas plu, inutile non plus de vous ruer juste après dans le bureau de votre patron car vous risquez d’employer des mots violents. N’attendez pas aussi plusieurs jours pour l’aborder parce que cela pourrait ne plus présenter un intérêt. Prenez d’abord le temps de vérifier que vous avez tous les éléments pour appuyer votre prise de position et n’hésitez pas aborder le sujet avec des collègues pour recueillir leur point de vue. Vous pouvez envoyer un courriel à votre direction pour prendre rendez-vous en stipulant clairement l’objet de la rencontre, mais n’y exprimez surtout pas vos remarques. Une autre solution est de proposer à votre chef de le rencontrer pendant la pause-déjeuner pour exposer vos désaccords. Cette dernière option implique avant tout l’existence d’un lien de confiance entre vous. Tâchez d’obtenir une demi-heure au moins pour bien vous expliquer et vous assurez que la discussion ne prenne pas fin sur un malentendu.
Une fois en face de votre supérieur, vous devez détailler la nature de votre opposition sans toutefois remettre son autorité en cause. Pour ce faire, restez professionnel, parlez uniquement des faits et ne mettez pas en avant votre cas personnel. Votre crédibilité ainsi que votre efficacité en dépendent. Ne vous laissez pas non plus envahir par l’émotion et évitez au maximum d’émettre des jugements de valeur, de faire des reproches ou encore de sous-entendre que votre patron ne connaît pas le métier ou ne maîtrise pas le domaine. Vous risquerez non seulement de le braquer mais aussi de passer pour un élément perturbateur ou une personne qui a du mal à gérer ses émotions. Bien évidemment, vous ne devez absolument pas élever la voix sinon vous pouvez être sûr que votre requête ne sera pas entendue.
S’opposer est parfois utile mais faire des propositions l’est encore plus. N’allez donc jamais vous plaindre au sujet d’une décision sans avoir des solutions à proposer dans l’immédiat. Présentez les faits, partager votre avis, soumettez des options et finissez sur une note positive en rassurant votre employeur ou votre sup »rieur hiérarchique que vous êtes tout à fait disposé à travailler avec lui et à effectuer le bon choix. À la fin de votre rencontre, rédigez un compte rendu, prenez acte de la solution retenue et passez vite à autre chose. Pour finir, sachez que remettre chaque fois tout et n’importe quoi en question risque de vous faire voir comme le râleur de service et d’ôter toute crédibilité à vos désaccords.