Le PDG de General Electric, John Flannery, a conclu la cession d’actifs la plus importante depuis sa décision, il y a un an, d’opérer une restructuration en profondeur de l’entreprise. Il a annoncé lundi la fusion avec l’équipementier Wabtec de son pôle transport. Cette opération traduit, entre autres, la volonté du groupe de réaliser une cession d’actifs de plus de 20 milliards de dollars d’ici à 2020.
John Flannery avait annoncé en début d’année aux actionnaires du groupe qu’il étudierait la possibilité d’opérer des scissions ainsi que d’autres moyens d’augmenter la valeur des branches qui font l’objet d’un recentrage en vue de remonter le cours de l’action. Suite à l’annonce d’un probable accord entre les deux structures, l’action GE a prenait lundi en milieu d’après-midi à Wall Street 2,44 % à 15,35 dollars et Wabtec s’appropriait 4,34 % à 99,32 dollars. L’opération d’une valeur de 11,1 milliards de dollars, soit 9,45 milliards d’euros, s’inscrit dans la stratégie mise en place par le PDG de GE pour réduire les coûts.
Dans un communiqué, les deux groupes ont précisé que 2,9 milliards de dollars en cash seront versés à GE et 50,1 % de l’entité fusionnée seront détenus par ses actionnaires. Quant aux actionnaires de Wabtec, ils détiendront les 49,9 % restants des actions issues de cette fusion. Ils ajoutent que le chiffre d’affaires de la nouvelle entité sera de huit milliards de dollars à peu près au terme de la transaction prévue pour début 2019.
D’après Wabtec, la fusion devrait générer « plus de six milliards de dollars de cash flow disponible cumulé sur la période 2019-2022 et aura un effet positif de 15 % sur le bénéfice par action dès la première année ». Raymond T. Betler, directeur général de Wabtec, continuera d’assurer cette fonction au sein de l’entité fusionnée, de même que le président de Wabtec, Albert J. Neupaver, qui deviendra président exécutif. Sa division Fret aura pour président et directeur général Rafael Santana, le directeur général actuel de GE Transportation.
L’an dernier, le cours de l’action du conglomérat industriel a baissé de près de moitié. Il n’avait généré que 3 % de son chiffre d’affaires, soit 3,9 milliards de dollars, et 6 % de son bénéfice d’exploitation industriel. Son carnet de commandes s’est aussi considérablement amenuisé, même s’il a connu un accroissement au cours des deux derniers trimestres. Cette vente tombe donc à point nommé puisqu’elle permet à la filiale spécialisée dans la fabrication de locomotives pour le fret de franchir le seuil des 10 milliards de dollars d’actifs cédés. Le groupe envisage d’ailleurs, pour cette année, une croissance à deux chiffres de son résultat d’exploitation.
Les activités de fret de la société Wabtec se trouvent également renforcées par ce rachat. L’an dernier, l’équipementier ferroviaire dont le capital en bourse s’élève à 9,2 milliards d’euros, a finalisé le rachat du groupe français Faiveley, également spécialisé dans les systèmes d’équipement ferroviaire, à 1,7 milliard d’euros.