Après avoir été mis en examen au mois de décembre 2017 par rapport à une accusation de « financement d’une entreprise terroriste » en Syrie, Bruno Lafont, l’ancien PDG de la société française de ciment Lafarge a déposé sa démission pour quitter le Medef (Mouvement des Entreprises de France). La nouvelle a été annoncée par l’organisation patronale aujourd’hui mercredi.
Au mois de décembre 2017 – plus précisément le 8 décembre – cinq anciens dirigeants de la société française de ciment Lafarge – dont Bruno Lafont faisait partie – ont fait l’objet d’une mise en examen pour « financement d’une entreprise terroriste », « mise en danger de la vie d’autrui » ainsi que pour « violation d’un embargo ». Ils ont été accusés d’avoir collaboré avec des cellules terroristes en Syrie entre 2013 et 2014. En fait, pendant la présidence de Bruno Lafont, la nouvelle filiale syrienne de la société de ciment a donné de l’argent à des organisations terroristes telles que Daech afin de continuer à exercer ses activités.
Cependant, au cours du mois de septembre 2014, l’usine syrienne a été attaquée par des djihadistes avec près de 30 travailleurs pris au piège. Certains parmi eux sont parvenus à s’en tirer par eux-mêmes. Lors de la mise en examen qui a eu lieu en décembre dernier, Lafont a reconnu avoir pris la décision consistant à rester en Syrie jusqu’au mois d’août 2014. Il a cependant déclaré n’avoir pas été au courant de quelque accord conclu avec des terroristes. « Il y a beaucoup de choses que je n’ai pas sues et qui m’ont peut-être été cachées », a-t-il laissé entendre.
D’une façon très circonspecte, l’ancien dirigeant de Lafarge a donné sa démission et abandonné la présidence du pôle Développement Durable du Medef. D’après ce qui se dit au sein de l’institution, « Cela s’est passé simplement. Il a remis sa démission à notre président, Pierre Gattaz, qui l’a acceptée. Il pourra ainsi mieux se consacrer à sa défense ».
L’intéressé lui-même justifie son acte en arguant qu’après la COP 22, son mandat arrivait déjà à son terme. L’organisation patronale lui a déjà trouvé un remplacement intérimaire en la personne de la vice-présidente Christine Goubet-Milhaud qui provient de l’EDF. Sur le site web officiel du Mouvement des Entreprises de France, on s’abstient pour le moment de notifier la nouvelle. Bruno Lafont y est encore présenté comme étant le président du pôle Développement Durable de l’institution.
24 janvier 2018 La Rédaction