D’après les chiffres rendus publics hier 11 février 2019 par l’Office nationale de la statistique (ONS), la croissance économique de la Grande-Bretagne a connu un net ralentissement au dernier trimestre de l’année 2018 où elle s’est établie à 1,4 %, un niveau jamais atteint depuis 2013. Ce résultat vient confirmer les difficultés que rencontre l’économie britannique face à un Brexit dont les contours sont encore flous.
Sur la période d’octobre à décembre 2018, la croissance s’est établie à 0,2 %, après avoir plafonné à 0,6 % au trimestre précédent. Le produit intérieur brut (PIB), pour sa part, a reculé de 0,4 % au mois de décembre seul, réalisant le résultat le plus mauvais depuis le mois de mars 2016. L’ONS a expliqué que les inquiétudes qui pèsent sur le Brexit ont fait souffler un vent de découragement sur l’investissement des sociétés pendant que le ralentissement de l’économie au niveau mondial a mis un frein au commerce extérieur. Si la croissance de l’année 2018 (1,4 %) est la plus médiocre depuis six ans, celle de l’année en cours risque d’être encore plus faible, selon les prévisions de la « Banque of England » (BoE) qui l’a fait descendre jusqu’à 1,2 % ; ceci pourrait alors être la performance la plus mauvaise depuis la crise économique de 2009.
La deuxième moitié de l’année 2018 a vu la croissance dégringoler dans l’ensemble des économies les plus puissantes, en grande partie en raison du conflit commercial entre Washington et Pékin. Et le retrait de l’Union Européenne n’est pas pour arranger les choses pour le pays de la Reine Elizabeth. Cependant, Philip Hammond, le ministre des Finances britannique, a affirmé que les spécialistes étatiques des prévisions ne prévoyaient pas de récession pour 2019.
Les données fournies par l’ONS font état de ce que le commerce extérieur a eu un impact négatif de plus de 0,1 point sur la croissance du Royaume-Uni au dernier trimestre 2018, de même que l’investissement des sociétés qui s’est réduit de 3,7 % comparativement à 1 an plus tôt, marquant ainsi sa baisse la plus notable depuis que le pays a commencé à sortir de la récession en 2010. Au dernier trimestre de l’année écoulée, le PIB a tourné au ralenti avec des baisses prononcées dans le secteur automobile, celui des produits sidérurgiques et de la construction, selon l’un des statisticiens de l’ONS, Rob Kent-Smith. La consommation au niveau des ménages, forte entre juin et juillet 2018, a eu beaucoup de mal à progresser pour finalement se fixer à 1,9 % sur l’année
De façon générale, l’investissement effectué par les entreprises stagne depuis le référendum sur le Brexit, organisé au mois de juin 2016. Pour la BoE, si la productivité stagne depuis un moment, c’est bien à cause de ce référendum. S’agissant de l’année 2019, la banque centrale ne fait pas de meilleures prévisions en ce qui concerne l’investissement des ménages et des entreprises et estime que la croissance de l’ensemble des exportations baissera encore de moitié.
12 février 2019 La Rédaction