Iliad, l’opérateur français des télécommunications, s’est vu sanctionné aux côtés de Maxime Lombardini par l’Autorité des marchés financiers (AMF) à cause d’un certain nombre de manquements en lien avec l’abandon de l’initiative de rachat en 2014 de l’américain T-Mobile.
C’est une information divulguée par le Wall Street Journal qui a poussé le groupe Iliad, maison mère de l’opérateur Free, a révélé dans un communiqué rendu public le 31 juillet 2014, qu’il avait déposé une offre sur un opérateur américain qui n’est autre que T-Mobile US. A l’époque, l’annonce avait eu l’effet d’une bombe et semé le trouble. Le groupe de Xavier Niel était alors prêt à décaisser 15 milliards d’euros pour l’acquisition de 56,6 % de T-Mobile US auprès de Deutsche Telekom. Cette offre ayant été refusée, le groupe français a dû mettre, en octobre 2014, un terme à son projet qui, s’il avait abouti, aurait représenté pour lui l’opération d’expansion externe la plus importante de son histoire. La même année l’AMF s’est intéressée à ce dossier inhabituel et a démarré une enquête sur les mouvements de l’action Iliad. Cinq années après, cette enquête débouche sur des sanctions qui touchent Iliad et Maxime Lombardini, l’un de ses anciens dirigeants qui occupe aujourd’hui la présidence de son conseil d’administration.
La plus lourde amende, d’un montant de 600.000 euros, devra être payée par Lombardini accusé de « manquement d’initié ». D’après la Commission des sanctions du gendarme boursier, il aurait exploité une information clé pour demander le 04 juillet 2014 « la levée-cession d’options d’achat portant sur 7.000 de ses actions Iliad », de même que pour avoir cédé une semaine plus tard 650 actions dans l’intérêt de sa compagne.
Dans la décision qu’elle a rendue, la commission des sanctions a estimé qu’en raison des fonctions que Lombardini occupait aux moments des faits, son manquement à son obligation de ne pas se servir d’une information clé (d’abord à son profit, puis au profit de sa compagne) était d’une gravité singulière. L’AMF n’a pas été convaincue par les allégations de Maxime Lombardini qui a fait entre autres valoir qu’il n’était pas si proche du projet dont il n’a jamais cru au succès. Selon cette institution, il aurait mieux fait de s’abstenir de procéder à une quelconque opération. En ce qui concerne la sanction infligée à l’entreprise Iliad, celle-ci devra s’acquitter d’une amende de 100.000 euros pour avoir manqué à ses obligations d’informer le public, l’autorité de régulation estimant qu’elle aurait mieux fait de communiquer beaucoup plus tôt à propos de son projet qui avait d’ailleurs commencé à fuiter.
La banque suisse ainsi que deux de ses employés et un gestionnaire de fonds (également inquiétés) ont pu être blanchis. Parmi les deux employés, l’un avait découvert dans l’Eurostar un certain nombre d’éléments liés au projet sur le smartphone de son voisin qui n’était rien d’autre que le banquier qui avait été mandaté par l’opérateur français. Il en avait aussitôt informé son supérieur qui avait communiqué l’information à d’autres salariés, ce qui a conduit UBS à joindre Iliad.
Mardi 30 Avril 2019 La Rédaction