La crise économique qui perdure depuis 5 ans a touché presque tous les pays du monde. La difficulté des pays les plus avancés à faire relever leur économie a eu des répercussions considérables sur l’économie des pays en développement et des pays les plus démunis.
Les difficultés des puissances économiques ont influé fortement sur les PED, étant donné que ces derniers requièrent le financement des bailleurs de fonds internationaux et le soutien des grands pays industrialisés pour développer leurs activités. Certains pays devenus émergents restent toutefois dynamiques dans leur lutte et surprennent même les puissances économiques mondiales.
Selon la Banque mondiale, dans ses perspectives économiques mondiales publiées le 14 janvier dernier, un redressement se trouve à l’horizon. Les pays à revenus élevés se sont activés à un rythme suffisament significatif face à la crise que leur économie s’en est sortie. Cela a également permis aux pays en développement de raffermir leur remontée, antérieurement à la politique monétaire américaine nouvellement appliquée en cette année 2014, une politique qui n’est pas tout à fait favorable à cela. Si la croissance des pays en développement a été de 4,8 % en 2013, elle est prévue s’élever à 5,3 % cette année, puis passer à 5,5 % en 2015 et 5,7 % en 2016. Sur le plan mondial, le taux de croissance du PIB a été de 2,4 % en 2013, il devrait passer à 3,2 % cette année, pour relativement se stabiliser dans les années suivantes à 3,4 – 3,5 %. Les pays les plus dynamiques en termes de croissance restent l’Asie du Sud-est et le Pacifique dont la Chine. La zone a une croissance prévisionnelle de plus de 7,2 % en 2014, et plus de 7,1 % en 2015 et 2016. Pour la Chine, le recul au cours de l’année 2016 pourrait être l’effet des efforts de désendettement et des limitations aux investissements par le gouvernement. L’Asie du Sud (+5,7 %, +6,3 %, +6,7%) se trouve à la seconde place en termes de dynamisme économique mondial grâce aux exportations de la région répondant à la hausse de la demande extérieure. Ensuite l’Afrique subsaharienne (+5,3 % et +5,5 %) s’active et reprend le rythme avec l’aide des investissements dans le secteur des ressources naturelles. Les pays en développement d’Europe et d’Asie centrale auront une croissance de 3,5 % cette année et 3,8 % en 2016. Pour les pays d’Asie centrale, cette croissance serait le résultat de l’augmentation des exportations d’énergie vers les puissances européennes.
Avec une vitesse plus ralentie de 2,8-2,9 % cette année à 3,6-3,7 % en 2016, les pays d’Amérique Latine et des Caraïbes se trouvent également à une bonne position en matière de reprise économique. D’une manière générale, le ralentissement de la croissance dans cette zone est principalement dû à la régression du marché des produits de base et au ralentissement de la demande intérieure. C’est le cas du Brésil par exemple, mais tout au moins dans ce pays, l’augmentation continue des exportations et de la consommation devraient lui permettre d’atteindre 3,7 % de croissance en 2016. Les pays du Moyen Orient et d’Afrique du Nord figurent également dans la même fourchette de croissance. Dans les pays exportateurs de pétrole, l’insécurité et les grèves ont eu des conséquences négatives sur leurs économies. La croissance globale de la zone Moyen Orient et Afrique du Nord est estimée à 2,8 % en 2014, pour passer à 3,3 % en 2015 et à 3,6 % en 2016. Toutefois, ces chiffres sont inférieurs au potentiel de la région.
Selon toujours la Banque Mondiale, ce sont les Etats-Unis qui verront le plus croître leur PIB dans la catégorie des pays avancés, avec une prévision de 2,8 % cette année contre 1,8 % en 2013, puis de 2,9 % en 2015 et 3 % en 2016. La zone euro se trouve en deuxième position dans cette croissance qui devrait atteindre 1,1 % cette année, 1,4 % en 2015 et 1,5 % en 2016. La croissance économique repose surtout sur la politique de gouvernance de l’Etat. La politique de resserrement du financement public, notamment aux Etats-Unis, pourrait compromettre le développement économique dans les pays en développement. A un taux d’intérêt moins élevé en effet, les prêts et les aides financières sont plus aisément accessibles aux pays en développement. En revanche, si le taux d’intérêt se voit augmenter dû au resserrement de la politique monétaire des pays riches, le déficit s’amplifierait chez les pays emprunteurs pouvant entraîner plus de difficultés de redressement. Les pays en développement sont donc invités à mettre en place des réformes structurelles et financières, afin de renforcer leur économie et de favoriser une croissance économique moins dépendante des investissements étrangers et des pays avancés.