Renault compte proposer au constructeur Nissan de créer ensemble une entreprise holding qui mettrait les 2 géants de l’automobile au même point d’égalité. La compagnie au losange ne détient pas moins de 43,4 % du capital de Nissan.
Les données du projet révèlent que Renault et Nissan auront la possibilité, au sein du Conseil d’administration (CA) de la nouvelle entité, de nommer chacun un nombre égal d’administrateurs. Ce Conseil d’administration n’aura à sa tête nulle autre personne que le président de Renault, Jean-Dominique Senard. Selon une source proche du dossier, l’idée derrière cette association est d’arriver à une meilleure intégration des deux alliés. D’après Nikkei, un quotidien, économique japonais chacune des actions ordinaires des deux entités se retrouvera de façon équitable au sein de l’entreprise nouvellement créée. Cela pourrait avoir comme conséquence d’amoindrir la participation de 15 % que détient actuellement le gouvernement français dans le groupe Renault, à 7 % ou 8 %. Il se pourrait par ailleurs que la nouvelle structure ait un siège social dans un autre pays tel que Singapour, comme l’ont rapporté le Journal Nikkei et certains médias japonais.
Vendredi 26 avril 2019, on a pu lire dans le Financial Times que l’État japonais et Nissan n’ont pas voulu mener des discussions dans le but d’une unification avec Renault et que le PDG de Nissan, Hiroto Saikawa, n’a pas accepté de recevoir des financiers de SMBC Nikko envoyés par Renault pour trouver un accord. La même source précédemment mentionnée a fait savoir que le projet pourrait se voir modifier avant sa soumission à Nissan.
Selon Saikawa, la situation n’est pas favorable à des discussions en vue d’une probable fusion et la priorité majeure de Nissan est l’amélioration de la performance financière. Le mercredi 24 avril dernier, le constructeur nippon a abaissé pour cette année son estimation de bénéfice qui, depuis bientôt dix ans, est plutôt bas. Alors qu’il prévoyait 450 milliards de yens de profit à cause des dépenses résultant de l’allongement de garanties aux USA, Nissan s’attend désormais à ce que son bénéfice d’exploitation plonge de 45 % sur l’actuel exercice fiscal, clos à 318 milliards de yens, soit 2,53 milliards d’euros, au mois de mars 2019. L’entreprise a confié dans un communiqué que l’emprisonnement de son ancien patron, Carlos Ghosn, a eu un impact considérable sur ses ventes, ce qui a conduit à une diminution des profits qui peinent à remonter la pente depuis l’exercice de mars 2010.
Il faut dire que depuis la mise sous les verrous en novembre 2018 de Ghosn (celui-là même qui a contribué au rapprochement de Renault et Nissan) sur fond de suspicion de malversations financières, le futur de l’alliance entre les deux concessionnaires est sous les feux de la rampe. Jean-Dominique Senard a affirmé pour sa part que le plus important est sans aucun doute de renouer les liens du dialogue entre deux grands partenaires et d’approfondir les réflexions sur la progression future de leur partenariat.
Lundi 29 Avril 2019 La Rédaction