La proposition du texte est l’initiative du président de la FCC, Ajit Pai. Le vote a eu lieu ce 14 décembre à deux voix contre et trois pour. Du côté des perdants, il est craint une fin de l’Internet libre qui arrange bien les grandes sociétés. Mais les vainqueur, eux, rassurent qu’il n’en sera rien de tel.
Désormais, les fournisseurs d’accès Internet pourront réguler voir contrôler l’accès au contenu accessible sur la toile. Une décision qui remet en cause le principe cher et fondateur du Net : la liberté d’accès. Précisons que la précédente loi avait été votée par l’administration Obama, et qu’elle avait été acclamée par des géants comme Google et Facebook. Seulement, la nouvelle administration, celle de Donald Trump, semble être en désaccord avec cette loi. Elle a décidé de donner raison à ceux qui étaient contre cette loi, en l’occurrence les opérateurs de télécoms. Ceux-ci se plaignaient de ne pas être capables de gérer convenablement la taille du trafic sur leurs réseaux.
Cette abrogation porte aussi en elle les germes d’une différenciation de l’accès à Internet fortement redoutée par les internautes. En effet, il faut dire que maintenant qu’il est possible aux fournisseurs d’accès Internet de contrôler l’accès aux données, il se pourrait que l’accès aux contenus ne soit plus équitable et que la vitesse du débit fluctue en fonction du caractère gratuit ou non d’une consultation. Une situation qui, si elle prend véritablement forme, pourrait causer la perte des petites entreprises. Mais selon Michael O’Rielly, un pro-abrogation, « Les petites entreprises se fourvoient si elles pensent qu’elles vont devoir payer plus pour accéder au Net ».
Pour ceux qui sont contre cette décision, comme Mignon Clyburn, les conséquences fâcheuses de ce vote ne se feront ressentir que dans quelques années. « Les conséquences de la fin de la neutralité du Net ne se feront pas sentir tout de suite. Mais j’ai peur qu’un jour nous nous réveillions et que, voyant ce qui a changé, il soit trop tard pour faire quoi que ce soit », a-t-il laissé entendre.
Cette affaire est loin de déstabiliser les défenseurs de l’accès libre à Internet, qui ont déjà fait entendre qu’ils ont l’intention de faire appel de cette décision que le démocrate Mignon Clyburn considère comme une remise des clefs d’Internet à un groupe de multinationales multimilliardaires. Le Procureur général de l’État de New York et Eric Schneiderman se sont constitués en partie plaignante avec quelques États et ont fait savoir qu’ils comptent contester cette décision.
20 décembre 2017 La Rédaction