La sortie de la Grande Bretagne de l’Union Européenne continue de susciter des tremblements et des remous. Les dernières tractations ont pour objectif de trouver le meilleur moyen d’endiguer de probables troubles économiques en Europe.
Michel Barnier, négociateur en chef de l’Union Européenne sur le Brexit prévenait déjà de la complexité des échanges. En effet, il apparaît difficile pour l’Europe de se maintenir à son niveau actuel sans le concours du marché britannique. Or, pour être sorti de l’Union, le marché économique de la Grande-Bretagne devrait se séparer de ses devoirs envers l’Union. Une situation dichotomique qui nécessite une réflexion profonde sur les conséquences du Brexit et les marges de son effectivité. A ce propos, le journal britannique The Guardian a publié mi janvier un papier dans lequel il laissait entendre que Michel Barnier a souhaité devant les parlementaires Européens, que soit signé un accord « spécial » avec la finance britannique pour que les crédits en direction du continent ne soient pas suspendus. Le souhait de Barnier a été donc interprété comme une volonté pour l’Europe de continuer à avoir accès à la City, la cité des affaires londoniennes. « L’UE doit avoir une vigilance particulière quant au risque sur la stabilité financière, pas un accord spécial pour avoir accès à la City », a posté Barnier sur son compte Twitter, pour se défendre contre ces allégations. Pourtant, face à une Europe qui s’affaiblit, et une Grande Bretagne convaincue de son choix et visiblement en position de force, il apparait clairement que l’UE aura du mal sans un accès direct au secteur financier des britanniques. Cela peut s’entendre dans les propos de Barnier publiés par The Guardian selon lesquels, « Il y aura une relation spéciale/spécifique. Il faudra travailler en-dehors du cadre des négociations (…) pour éviter l’instabilité financière ». Il est donc à entrevoir que l’Europe souhaite, en dépit de la sortie de la Grande Bretagne, garder ses relations économiques avec les britanniques.
Selon Mark Carney, le chef de la banque d’Angleterre, il y a « plus de risques d’instabilité financière sur le continent à court terme, pour la transition, que pour le Royaume-Uni ». Pour ainsi dire, la grande perdante du Brexit ne serait autre que la Grande Europe. Il explique cette hypothèse par le fait que plus de la moitié des opérations de change, la moitié des crédits ainsi que la même proportion en ce qui concerne les transactions boursières ont lieu sur le territoire britannique ; c’est donc l’Europe qui a du souci à se faire.
06 février 2017 La Rédaction