La nouvelle s’est répandue comme une trainée de poudre dans l’espace EURO. Mario Draghi, le chef de la banque centrale européenne (BCE) a annoncé un programme de rachat d’actifs. Cette ambitieuse mesure vise à racheter 60 milliards d’euros chaque mois. Mais quelles en seront les conséquences ?
La Plan de Quantitative Easing est la dernière mesure annoncée par la Banque Centrale Européenne pour essayer de redresser l’économie de la zone. Voici les conséquences de l’application d’une telle décision ainsi que les réactions qu’elle a suscitées.
Le plan annoncé par la banque centrale consistera à acheter des obligations d’Etat. Elle permettra ainsi de mettre plus de monnaie en circulation dans la zone, ce qui favorisera l’inflation de la monnaie commune. En effet, cette dernière est devenue négative vers la fin de l’année dernière. L’objectif du chef de la BCE est de faire passer le taux d’inflation à 2% grâce à cet ambitieux plan. Ce programme est prévu pour débuter début février 2015 et s’étendra jusqu’en septembre 2016. Mais la banque pourrait allonger ce délai si le besoin s’en fait sentir.
Pour de nombreux experts, le QE de la banque centrale est, certes, bienvenu, mais il ne pourra pas à lui seul atteindre les objectifs qui lui ont été assignés. La première raison de cette position est que le plan n’est qu’une contre balance de la situation ayant prévalu lors des deux dernières années. La BCE avait en effet retiré environ 100 milliards d’euros de la circulation. Ce montant avait été retiré en paiement des différentes dettes que les banques avaient contractées lors de la crise de la dette. En outre, l’économie de la zone Euro ne se remet pas aussi bien de la crise financière que celle des autres pays tels que les Etats-Unis ou encore l’Angleterre. Autant de facteurs qui font qu’en plus du QE, il faudra d’autres mesures pour vraiment obtenir un taux d’inflation correct et espérer relancer l’économie.
L’annonce du plan de Quantitative Easing a généré beaucoup de crainte et d’incompréhension chez les bons élèves de l’Union. Ces derniers qui avaient fait des efforts pour s’approcher le plus possible des objectifs de sortie de crise fixés par l’Union craignaient d’être paralysés par les pays les plus en retard tels que la Grèce et l’Italie. Ils redoutaient qu’en achetant les obligations des pays en déficit, la BCE ne créée un déficit en son sein et les sollicite par la suite pour le combler. Mais les spécialistes pensent que cette crainte n’est pas fondée, car la BCE pourrait très bien mettre son plan en œuvre sans pour autant leur porter préjudice. Il suffirait pour cela que la banque achète les obligations à chaque pays en fonction de son poids économique.
La réaction du marché financier par rapport à cette annonce a plutôt été mitigée. Les actions de la zone Euro ont d’abord connu une forte hausse avant de voir leurs valeurs retomber. Les rendements obligataires par exemple, après leurs bonds, sont retombés à des niveaux proches des planchers historiques. L’euro quant à lui a chuté comme voulu. La paire EUR/USD a connu une baisse importante par rapport à son niveau précédent, atteignant 1.1480. Quant à la paire EUR/CHF quant à lui est passé en dessous du niveau de parité clé. Il s’est en effet échangé à 0.9850. La BCE désire faire encore plus chuter les cours de l’euro afin d’atteindre les objectifs fixés.