Le FMI a revu à la baisse les prévisions de croissance mondiale. Mais sa grande préoccupation actuelle est l’état de l’économie européenne où la reprise se fait attendre. Face au ralentissement de l’Allemagne et à la faible croissance des autres pays, la situation commence sérieusement à inquiéter.
La reprise de l’économie européenne est beaucoup plus lente que prévu. Au point où, le FMI a dû revoir à la baisse ses prévisions de croissance pour les années 2014 et 2015. L’institution, inquiète, appelle les Etats à un nouvel effort.
Un rebond trop faible et inégal par pays. C’est la principale conclusion du FMI à propos de l’économie européenne. La croissance attendue pour les années 2014 et 2015 a dû être revue à la baisse. La hausse du PIB des Etats de l’UE ne sera que de 0.8%, soit 3 points en dessous des prévisions initiales pour un rebond de 1.3%. De plus, ce chiffre varie d’un Etat à un autre, ce qui rend les choses encore plus difficiles. Pour illustration, l’augmentation du PIB de l’Allemagne est de 1.4% pour un rebond de 2.5% tandis que la France enregistre 0.4% et 1%. La conclusion générale du fond est que « la production et l’investissement restent en deçà des niveaux d’avant crise ; malgré des efforts sur le plan des réformes, de nombreux obstacles persistent en ce qui concerne la productivité et la compétitivité ; le système financier reste fragmenté et les entreprises font face à des contraintes de crédit dans les économies affaiblies ». Selon Olivier Blanchard, économiste en chef du FMI, il y a « un risque que la reprise connaisse un coup d’arrêt dans la zone euro, que la demande s’affaiblisse encore et que la faible inflation se transforme en déflation ». Les probabilités de récession varient de 35% à 40% et il y a 30% de probabilité que la zone euro soit en proie à une déflation. Les efforts de la BCE, qui a ramené son taux directeur à 0.05% et a annoncé un programme de rachat d’actifs privés, risquent d’être insuffisants dans une zone euro en proie à une faiblesse persistance. En effet, le FMI n’envisage pas une amélioration nette de cette situation avant 2019.
L’une des principales raisons du ralentissement de la croissance en Europe est celui de l’Allemagne qui jusque-là servait de locomotive à l’union. Cette dernière a dû revoir la croissance de son PIB à 1.3% contre une prévision initiale de 1.9% pour l’année en cours. Pour 2015, la baisse est encore plus forte. Seulement 1.2% de croissance contre les 2% prévus initialement. A la base de cette baisse, une diminution de production industrielle de 4% en un mois, plus forte baisse observée depuis 2009. Cette baisse a été créée en partie à cause d’un décalage des vacances qui ont débuté plus tard cette année, mais également en conséquence à la crise géopolitique avec la Russie. Cette dernière, 11ème destination d’exportation de l’Allemagne, a diminué ses exportations de 14.7% en 4 mois. Les investisseurs se montrent également moins actif, mais la principale cause du ralentissement de l’Allemagne demeure les autres pays de l’Europe. Cette dernière qui représente 40% des exportations de l’Allemagne a vu sa consommation baisser. Cette baisse de consommation ralentit la croissance de l’Allemagne qui à son tour ralentit celle de l’union, constituant un cercle vicieux.
Face à cette inquiétante situation, la FMI a émis deux principales recommandations. Dans la première qui est adressée aux pays en proie à un revers de croissance (la France principalement), le fond insiste pour que ces pays arrêtent l’adoption de mesures supplémentaires de consolidation des finances publiques. Dans sa seconde recommandation, adressée aux pays ayant renoué avec la croissance, l’Allemagne en l’occurrence, le FMI conseille l’utilisation de cette marge pour augmenter les dépenses d’investissement.