Un enfant, c’est ainsi qu’est appelé Daniel Schwartz dans le monde des affaires. A 34ans, il est le CEO du n°3 mondial de la restauration rapide résultant de la fusion entre Tim Hortons et Burger King. Portrait d’un dirigeant pour le moins spécial.
Daniel Schwartz, 34 ans a été propulsé à la tête de la troisième chaîne de restauration rapide mondiale. Une situation qui vaut le détour surtout quand on sait que la moyenne d’âge des CEO des grandes entreprises est de 53ans.
Daniel Schwartz n’a jamais caché ses aspirations au succès et à la grandeur. Décrit comme un travailleur acharné et brillant par ses professeurs et comme un intello par ses camarades, il a fait des études de gestion et d’économie appliquée. A la fin de ses études, il a passé 10 ans à Wall Street avant de postuler à la 3G pour un emploi d’analyste. Il a ensuite très vite gravi les échelons en raison de son efficacité, mais également de la politique de la 3G. Jorge Paulo Lemann, le dirigeant de la société d’investissement, aime en effet confier la direction de ses récentes acquisitions à de jeunes personnes. Très rapidement, grâce à son implication et à la culture de l’entreprise, il monte les marches trois par trois devenant en 2010, le directeur financier de Burger King fraîchement acquis par la 3G.
Schwartz est un adepte de la politique de réduction des coûts pratiquée par 3G. Cette méthode a pour but final de responsabiliser chaque employé au point de l’amener à se comporter en bon père de famille. Chaque employé doit utiliser l’argent de la société avec autant de soin que s’il s’agissait de son propre argent. Pour cela, certaines coupes budgétaires ont été faites. Les bureaux confortables en acajou des employés de Burger King ont été échangés contre des bureaux modestes. Certaines dépenses des succursales situées en Europe et au Moyen-Orient jugées superflues ont été réduites. Les employés emploient Skype pour leurs appels au lieu d’utiliser leurs téléphones cellulaires. Une numérisation des différents documents a été instaurée et les imprimantes personnelles échangées contre des grandes imprimantes communes. Autant de mesures qui ont été mises en place afin de réduire les coûts de fonctionnement de l’entreprise. Et ça a marché.
Très vite, les méthodes de l’équipe de la 3G ont commencé à porter leurs fruits. En 2012, le bénéfice net de la société a augmenté de 34%, atteignant 118 millions de dollars. Cela était du à de petites adaptations (comme de nouveaux plats dans le menu), mais également d’opérations stratégiques. Schwartz a en effet négocié des accords avec les restaurateurs de Chine et de Russie afin d’établir des franchises dans ces zones encore inexplorées par la restauration rapide américaine. Cela a conséquemment augmenté le nombre de restaurants Burger King, et ce, à un cout relativement faible puisque les investissements étaient faits par les entreprises franchisées. Face à ses bons résultats, l’entreprise a effectué une rentrée en bourse, opération qui a soulevé l’enthousiasme du marché. La valeur de la capitalisation est passée de 4.6 milliards en juin 2012 à 9 milliards de dollars en début juillet. Au départ de Hees de la direction de Burger King en juin 2013, Schwartz a pris sa place.
Daniel Schwartz a passé les premiers mois de sa direction dans des restaurants de l’entreprise à servir les clients. Il a pu ainsi sa rapprocher de son nouvel univers afin de mieux de le comprendre. Sa première décision a été de simplifier le menu avec de nouveaux produits beaucoup plus simples à assembler. Moins d’ingrédients, moins de calories et moins de graisses pour les clients qui le désirent. Ce besoin de réinventer le menu était aussi guidé par des raisons économiques. La société avait déjà exploré toutes les possibilités de réduction de coûts qui s’offraient à elle. Pour continuer avec d’aussi bons résultats, il fallait vendre plus de hamburgers et de frites donc. Schwartz a également revu l’équipe dirigeante de la société, s’entourant de personnes lui ressemblant c’est-à-dire jeunes, brillantes, et ambitieuses. Les entreprises franchisées ont également été coachées sur les méthodes d’accroissement de leur rentabilité. De bonnes décisions puisqu’à la fin de juillet le stock de Burger King avait connu une augmentation de 15% pendant que McDonald et Wendy enregistrait des pertes de 2 et 6%. Mais le meilleur reste à venir puisque les négociations d’extension continuent et portent des fuits.
Après une absence de 15 ans, les Burgers King reviennent notamment en France.