Renault a donné confirmation ce jour de ses objectifs 2018 en dépit du fait que le chiffre d’affaires réalisé ne corresponde pas aux prévisions établies, en raison des changes et du retard relevé au niveau de plusieurs grands marchés du constructeur.
Contrairement à Daimler ou à BMW, deux de ses concurrents, Renault n’a pas été contraint d’avertir sur ses résultats de l’année, mais a, lui aussi, fait mention du peu de visibilité sur le reste de l’année ; ceci à cause des conséquences du WLTP, la nouvelle réglementation des consommations et des émissions de gaz polluants des constructeurs. Au cours des trois mois précédents, le groupe Renault a réalisé un chiffre d’affaires d’un montant de 11,484 milliards d’euros, ce qui constitue un recul de 6 % par rapport au trimestre précédent.
Le constructeur automobile français qui se vend le plus à l’international fait face à un ralentissement notable de ses immatriculations dans la région Afrique, Moyen-Orient, Inde. Ce ralentissement est surtout lié à la diminution des volumes en Inde et en Iran, un pays qui subit les sanctions américaines depuis le retrait de Donald Trump de l’accord nucléaire de 2015. Il en est de même sur la région Eurasie à cause d’une importante réduction des volumes en territoire turc qui a, par la même occasion, mis un frein à l’évolution des ventes du côté de la Russie.
Actuellement, Renault analyse la possibilité que l’Afrique du Sud remplace le marché iranien et pense à d’autres marchés pour la production de la Mégane sur place, afin de continuer à tirer avantage de sa production en Turquie. Dans l’intervalle de trois trimestres, le chiffre d’affaires global du constructeur affiche une augmentation de 4,4 % à changes et périmètre stables et est en légère chute de 0,8 %, ce qui lui donne ainsi plus d’assurance quant à ses objectifs 2018.
En dehors de l’Europe, les immatriculations du constructeur ont régressé de 2 % au total sur les trois mois, alors que sur le marché de la zone euro, elles ont connu une nette croissance de 8,6 %. Le groupe estime avoir excellemment géré le changement des normes d’homologation, du NEDC au WLTP, ce qui a fait exploser les ventes durant le mois d’août, avant de provoquer une nouvelle chute en septembre lorsque leur application est devenue effective. Clotilde Delbos, directrice financière du constructeur, a affirmé que la visibilité du groupe automobile n’était pas extraordinaire, l’activité pouvant toujours subir les impacts du WLTP.
Renault a souligné que ces différentes perturbations seraient susceptibles d’assombrir le ciel du dernier trimestre de l’année. Madame Delbos a précisé que l’entreprise poursuivrait ses efforts pour compenser les éléments qui vont à l’encontre de sa politique tarifaire. Au dernier trimestre, le chiffre d’affaires de Renault a pris 181 millions d’euros, pendant que les changes ont pesé de 444 millions d’euros. S’agissant des ventes aux différentes partenaires, elles ont pesé jusqu’à 358 millions, reflétant ainsi les difficultés auxquelles le géant automobile est confronté. Le titre Renault a perdu ce matin à 10h49 2,5852% à 64,06 euros.