Reconnaissant que son entreprise Berkshire Hathaway rencontre des difficultés à faire d’importantes acquisitions à cause des actuelles conditions défavorables du marché, Warren Buffet, dans sa lettre annuelle à l’endroit des investisseurs, paraît reprocher au président américain de beaucoup trop s’attribuer le mérite des prouesses de l’économie américaine.
La société de Warren Buffet, l’un des plus grands milliardaires d’Amérique, a réalisé en 2018 son bénéfice le plus bas depuis dix-huit ans. Il faut dire que récemment, ses investissements n’ont pas tous portés leurs fruits, surtout avec la chute en Bourse de l’action du géant américain Kraft Heinz le vendredi 22 février 2019 et le recul marqué d’Apple au dernier trimestre de l’an dernier. Buffet, avec Berkshire Hathaway, qui détient près de 325 millions d’actions de l’entreprise agroalimentaire Heinz, a ainsi vu 4,3 milliards de dollars partir en fumée.
Cette année, le milliardaire, à l’occasion de la publication de sa toujours très attendue « lettre annuelle aux actionnaires », a tenu à noter que l’énorme réussite de Berkshire années après années venait en partie du « vent favorable qui souffle sur l’Amérique » et qui a permis aux États-Unis de jouir d’une prospérité qu’on peine à croire. Le puissant homme d’affaires a, par ailleurs, fait savoir que depuis le début de ses investissements, cette notable prospérité a connu le passage de « sept présidents républicains et sept présidents démocrates », que ce soit en temps de crise ou de guerre. Il reproche dès lors à Trump de trop souvent s’attribuer le mérite des chiffres favorables sur la Bourse ainsi que sur l’économie des États-Unis et de fréquemment les relier à la politique économique qu’il a mis en place.
Buffet estime, concernant le président Trump qui s’auto félicite par moment des performances économiques des USA comparativement à des pays comme celui de Xi Jin Ping, que Washington devrait également être content lorsque d’autres pays bénéficient d’heureuses perspectives. Il estime également que si toutes les nations parvenaient à se développer, les Américains pourraient être plus épanouis et en sécurité. Le PDG de Berkshire souhaite alors investir de considérables sommes à l’étranger, surtout qu’il a du mal à trouver aux États-Unis d’importantes acquisitions et qu’il n’espère pas que cela puisse changer dans un avenir proche. Il ajoute que les actuelles perspectives d’acquisitions ne sont pas favorables parce que les coûts sont énormes pour les sociétés qui présentent de prometteuses performances. Pour exemple, la dernière plus grosse acquisition de sa société d’investissement remonte à janvier 2016. Il s’agit du rachat de l’équipementier Precision Castparts pour la somme de 32,1 milliards de dollars, soit 28,3 milliards d’euros.
L’année 2018 s’est clôturée pour Berkshire avec des participations estimées en tout à 172,8 milliards de dollars, mais la majorité de ces actions ont connu durant le quatrième trimestre une régression à deux chiffres. De janvier à décembre 2018, son bénéfice net s’est établit à 4,02 milliards de dollars alors qu’il était de 44,94 milliards un an plus tôt.
26 février 2019 La Rédaction