En pleine crise économique due au coronavirus et aux mesures de confinement, de nombreuses entreprises vivent très mal cette période. Pendant ce temps, d’autres en profitent, bénéficiant d’un regain d’activités impressionnant. Elles profitent de changement des habitudes des consommateurs pour faire flamber leurs chiffres d’affaires. Quels sont ces business qui ont désormais le vent en poupe en pleine crise sanitaire ?
Dès les premiers soupçons de confinement en France, les tout premiers business qui ont connu un sacré regain d’activité ont été la livraison à domicile de produits de grande consommation et le drive. Il ne leur a fallu que quelques jours pour voir leurs activités exploser.
Deux études ont été réalisées par la société de mesure et d’analyse des données Nielsen sur la consommation des Français au cours de la semaine du 24 février au 1er mars. Correspondant à la période au cours de laquelle les stocks de provisions ont été faits, celle-ci a vu la vente en ligne de denrées alimentaires exploser, avec une hausse de volume estimée à 5,4 %. À elle seule, la livraison à domicile a augmenté de 74 % alors que les commandes via le drive se sont accrues de 13 %.
En tête des achats, on retrouve les produits de premiers soins, soit près de 136 % de hausse. Viennent ensuite respectivement en 2e et 3e positions les légumes secs avec +111 % et les pâtes avec +90 %. Ce que la société d’Analyse Niesel a appelé « Panic buying » était principalement centré dans la région parisienne, soit +45 % des achats au drive, et dans le sud.
Les semaines qui ont suivi, la tendance a complètement grimpé. Alors qu’on pensait que la frénésie se calmerait après la mise en place du confinement, les achats ont carrément quadruplé par rapport à l’achat en magasin physique. Les sites de livraison et de drive de Carrefour, Auchan, Monoprix ont été envahis. Le chiffre d’affaires des drives en une semaine en termes de transaction est estimé à 164 millions d’euros.
La société de livraison de produits frais, Epicery provenant de producteurs locaux, a connu un énorme bond de la demande. Elle a dû rendre son service de livraison disponible sur l’ensemble du territoire français. Le responsable, Edouard Morhange, a confié que l’entreprise réalise désormais un chiffre d’affaires prévu sur 12 à 18 mois.
Au niveau des producteurs locaux, c’est la demande de lait et d’œufs qui a explosé. Cependant, peu d’entre eux disposent de la main d’œuvre nécessaire pour faire face à la demande. Des sociétés comme Frichti, spécialisées dans la vente de produits frais, ont confié que la vente de légumes et de fruits avait évolué de 30 à 70 %. Par contre, la vente des autres produits comme la viande ou le poisson a freiné.
La télémédecine fait partie des business qui doivent leur rayonnement à la crise du coronavirus actuelle. Pendant longtemps, le secteur a eu énormément de mal à décoller. Il lui a fallu beaucoup de temps pour entrer dans les habitudes des Français alors qu’au Danemark ou en Norvège, le succès a été immédiat.
Le grand gagnant dans cette crise est la start-up Doctolib. Le président, Stanislas Niox-Château, a confié au journal Le Parisien que « 2000 à 3000 praticiens activent la fonction téléconsultation toutes les heures » dès le 18 mars, lorsque la France est officiellement passée au stade 3. Actuellement, l’ambition de la plateforme est de mobiliser au moins 76 000 activations gratuites chaque semaine.
L’autre plateforme de télémédecine qui ne connaît pas la crise est celle de la start-up américaine Teladoc Health. Son action à la Bourse, pendant le mois de février, a connu un bond de 24 %. Plusieurs autres plateformes de télémédecine comme Livi, MesDocteurs ou Maiia ont également profité de cette hausse d’utilisateurs.
Il y a de ces cours en ligne que l’on a toujours rêvé de prendre, mais pour lesquels on n’a jamais le temps. Visiblement, il semblerait que le confinement ait donné la chance à certains de se lancer. Apprendre une nouvelle langue, apprendre le Code de la route, ce sont là des manières de développer de nouvelles compétences.
Pour s’occuper pendant le confinement, les Français se sont, pour la plupart, rués sur les plateformes de cours en ligne. Fun Mooc, Kokoroe ou OpenClassrooms sont en ligne de mire. Avec la crise, certaines offrent gratuitement une partie de la formation, comme c’est le cas pour OpenClassroom. La start-up a, en effet, mis en place un dispositif d’aide aux 600 écoles qui ont fait leur demande d’abonnement après la fermeture des écoles, ce qui représente près de 80 000 élèves.
Plusieurs entreprises se sont également tournées vers l’e-learning, faisant grimper de 30 % les demandes sur les plateformes comme Kokoroé. La demande en e-formation tourne autour de 3 formations : « télétravail : comment s’organiser dans l’ère du temps », « Se fixer des objectifs et des priorités » et « gérer son stress ». Pour bon nombre de ces entreprises, l’e-learning est le moyen d’entamer la digitalisation de leur formation en urgence.