Les États de l’Union européenne ont donné, lundi 15 avril 2019, leur feu vert à la tenue de négociations commerciales avec la première puissance économique mondiale, en dépit de l’opposition formelle de la France à cette décision.
La Commission européenne a proposé un mandat de négociation qui a été approuvé à une majorité écrasante par les gouvernements d’Europe. Il n’y a que la France qui a exprimé son objection à cette initiative et la Belgique qui a jugé bon de s’abstenir. Macron aurait préféré que le vote intervienne plutôt à la suite des prochaines élections européennes. Cecilia Malmström, l’actuelle commissaire au Commerce, dit être persuadée que l’UE parviendra à trouver un accord solide avec Washington avant que le mandat de Jean-Claude Juncker, président de la Commission, ne prenne fin. Les États-Unis sont les premiers interlocuteurs de l’Union européenne en matière commerciale, tout comme l’UE est la première partenaire commerciale des États-Unis. Les échanges qu’effectuent les deux entités entre elles ne représentent pas moins de 30 % du total du commerce mondial. La Commission en charge de la politique commerciale de l’UE souhaite mener des négociations fructueuses avec l’administration du président Trump, se fixant pour objectif d’obtenir une réduction des taxes douanières applicables sur les produits industriels et de faciliter les choses pour les sociétés qui doivent prouver que les produits qu’elles commercialisent respectent bel et bien la réglementation américaine ou européenne.
Certains diplomates estiment qu’à l’inverse de la France, l’Allemagne semble être pressée que ces négociations s’ouvrent pour essayer d’éviter que ses constructeurs de véhicules ne subissent une augmentation des droits de douane aux États-Unis. Peter Altmaier, le ministre allemand de l’Economie, admet que ces négociations seront rudes, mais fait savoir que les deux parties les mèneront avec toute la détermination nécessaire, pour leur bien commun. Il faut dire que les exportations de pièces détachés et de véhicules par les géants concessionnaires allemands BMW, Daimler et Volkswagen représentent dans le secteur automobile plus de 50 % du total des exportations depuis l’Europe. La Commission a cependant fait savoir qu’elle n’aborderait pas la question des tarifs douaniers et d’autres mesures protectionnistes applicables dans le secteur de l’agriculture qui représente aujourd’hui « une ligne rouge pour l’Europe », mais un point clé de l’administration du président américain qui souhaite que le marché communautaire soit davantage ouvert à la production des États-Unis.
L’Union européenne et les États-Unis ont de façon parallèle démarré un certain nombre de préparatifs en lien avec leur différend à propos des subventions à Boeing et Airbus. Mardi 09 avril 2019, Trump a affirmé que Washington imposerait des droits de douane sur un montant de 11 milliards de dollars (9,8 mds €) de produits fabriqués en Europe. En réplique, la Commission européenne a dressé une liste de produits en provenance des États-Unis d’une valeur de 20 milliards d’euros susceptibles d’être frappés par des taxes douanières élevées.
16 avril 2019 La Rédaction