Après une semaine de descente aux enfers dans un contexte de généralisation du coronavirus, le calme semble revenir dans l’univers de la finance. Les bourses, en particulier Wall Street, qui avait connu un vendredi noir le 28 février dernier, avaient clôturé avec des indices dans le rouge. D’après les déclarations de hauts responsables de l’État français et de l’OCDE, les prévisions de croissance devront être revues à la baisse.
Il y a une semaine, les bourses non-asiatiques amorçaient leur lente descente aux enfers. La panique semble s’être véritablement installée au cours des dernières heures. Désormais, ce sont tous les indices qui chutent les uns après les autres, avec des pertes disproportionnées à Paris, Francfort, Londres Madrid ou Milan et estimées à plus de 3 %. Wall Street vivait alors l’un de ses pires instants depuis la crise de 2008. Après des pics vertigineux, les indices avaient amorcé une remontée, même s’ils étaient demeurés dans le rouge.
Ce lundi, la Bourse de New York a connu une ouverture en hausse. Grâce à la coordination de l’action des banques centrales, les effets du coronavirus sur l’économie semblent être jugulés. Malgré tout, c’est dans l’incertitude totale que la séance a démarré, avec des variations constantes entre pertes et gains des contrats à terme sur les indices avant l’ouverture.
Pour le Nasdaq Composite, la hausse a été de 1,09 % à 8.660,71 points. Le Dow Jones est parvenu à reprendre 235,05 points à 25.644,41, soit à peu près 0,93 %. Le progrès enregistré par l’indice Standard & Poor’s 500, à l’issue de quelques minutes d’échanges, est estimé à 0,85 % à 2.979,22 points.
Touchant désormais une cinquantaine de pays, l’épidémie du coronavirus a poussé l’OCDE à revoir à la baisse sa prévision de croissance mondiale pour 2020. L’organisation estime que la progression de l’économie mondiale devrait être de 2,4 % seulement cette année au lieu des 2,9 % initialement prévus.
C’est le taux le plus faible depuis la crise financière de 2008, ce qui prouve que l’impact de l’épidémie sur l’économie mondiale est considérable. L’OCDE annonce qu’il faudrait attendre 2021 pour que le taux de croissance remonte à au moins 3,3 %. Cette hypothèse est fondée sur le pic de l’épidémie sur le sol chinois au cours des 3 premiers mois de l’année 2020 contre une propagation mesurée dans le reste du monde.
Si l’Amérique du Nord et l’Europe venaient à être touchées aussi durement que l’Asie, la croissance mondiale pourrait chuter jusqu’à 1,5 %. Ses révélations interpellent les gouvernements et les banques centrales sur les mesures à prendre pour restreindre l’impact de l’épidémie sur l’économie.
Pour Bruno Le Maire, ministre français de l’Économie, l’épidémie du coronavirus risque d’avoir un impact plus significatif sur la croissance de l’économie française que l’estimation initialement faite.
Il avait avancé que l’économie perdrait 0,1 point de croissance en France tant que l’épidémie se limitait à la Chine. D’après une déclaration faite sur France 2, il estime désormais que l’expansion de l’épidémie à plusieurs pays, dont la France, avait accru l’impact de l’épidémie sur la croissance française, sans définir de chiffre précis.
Une réunion par téléphone des ministres des Finances du G7 est prévue dans les prochains jours pour une coordination des réponses aux effets de la crise sur l’économie mondiale.