Le Fonds monétaire international (FMI) a annoncé hier, lundi 16 juillet, qu’il maintenait sa prévision de 3,9 % à propos de la croissance de l’économie mondiale en 2018. L’institution ajoute toutefois que celle-ci courait un grand risque de dégradation si les menaces qui pèsent sur le commerce mondial venaient à se concrétiser.
Les économistes du FMI maintiennent leur prévision pour 2018, à savoir que la croissance mondiale atteindrait 3,9 % de même qu’en 2019. L’institution internationale prévient toutefois que si les tensions commerciales connaissaient une recrudescence, la croissance mondiale serait, à court terme, grandement menacée. Maurice Obstfeld, l’économiste en chef du FMI, affirme à cet effet que la mise à exécution des menaces d’augmentation de taxes douanières de l’administration Trump et des éventuelles représailles des pays visés, abaisseraient les projections actuelles du FMI de l’ordre de 0,5 point d’ici à 2 ans. On pourrait donc s’attendre à une croissance qui passe de 5,1 % en 2017 à 4,8 % cette année et 4,5 % en 2019, soit respectivement 0,3 et 0,2 points de moins que les prévisions d’avril. Cette montée des tensions est susceptible de ralentir l’investissement et la profusion des obstacles pourrait rendre plus chers les biens échangeables. Cela provoquerait une perturbation des chaînes d’approvisionnement et un ralentissement de l’expansion des nouvelles technologies qui freineront la productivité.
Depuis son entrée à la Maison Blanche, Donald Trump a pris un certain nombre de mesures protectionnistes à l’encontre de nombreux pays qui ont riposté par des taxes sur des milliards de produits américains et porté plainte contre les États-Unis à l’Organisation mondiale du commerce (OMC).
Après une très bonne croissance en 2017 (2,4 %), l’activité de la zone euro devrait ralentir en 2018 (2,2 %) et poursuivre sa baisse en 2019 (1,9 %). La France devrait voir son PIB considérablement diminuer, 1,8 % en 2018 et 1,7 % en 2019 contre 2,3 % en 2017. L’Allemagne, première économie européenne, devrait connaître un ralentissement moins marqué de sa croissance qui serait de 2,2 % en 2018 et de 2,1 % en 2019 contre 2,5 % en 2017. L’organisation prévoit également un coup de frein à la croissance de l’Italie, avec 1,2 % cette année et 1 % pour l’année à venir, considérant que la situation financière actuelle plus complexe devrait agir négativement sur la demande. Les incertitudes autour du Brexit ont conduit les économistes du FMI à prévoir pour l’Angleterre une croissance minime en 2018, soit 1,4 %, qui remontera légèrement en 2019 pour se fixer autour de 1,5 %. La croissance américaine devrait, elle, progresser cette année à 2,9 % contre 2,3 % en 2017, favorisée par le vote fin 2017 de la réforme fiscale.
Les projections de l’institution dont le siège se trouve à Washington sont, cependant, bonnes en ce qui concerne les pays émergents et en développement qui devraient connaître une croissance de 4,9 % en 2018 et de 5,1 % en 2019. 17 juillet 2018 La Rédaction