Après les morts, la pandémie du Coronavirus a poussé les États-Unis vers un autre record : celui du chômage. Celui-ci s’est accru de 14,7 % au cours du mois d’avril, atteignant ainsi son niveau le plus haut depuis 90 ans. Pour l’économie américaine, le prix de cette pandémie est très lourd. Donald Trump parle de « chiffres sans surprise ».
Au mois de février dernier, les chiffres du chômage étaient encore de 3,5 %. Au mois de mars, ils ont atteint la barre des 4,4 %. Officiellement, 14,7 % de la population active américaine est actuellement sans emploi.
C’est la première fois depuis les années 1930 que les États-Unis perdent autant d’emplois en un laps de temps aussi court. Même pendant la crise économique de 2008, le chômage avait légèrement passé le plafond de 10 %.
Aucun secteur de l’économie n’a été épargné, même si les secteurs de l’hôtellerie et du tourisme sont les plus touchés. Le plus lourd tribut est payé par la communauté hispanique.
Pour le président américain, il s’agit de « chiffres attendus et sans surprise ». En direct sur Fox News lors de la publication des chiffres sur le chômage, Donald Trump a décidé de jouer la carte de la sérénité.
Il a alors déclaré : « C’était pleinement attendu, ce n’est pas une surprise. Même les démocrates ne me blâment pas pour cela. Mais ce que je peux faire, c’est remettre notre pays sur pied, parce que nous sommes des battants, aujourd’hui plus que jamais. Les gens retournent au travail, ce sont des guerriers. »
Trump a assuré que les emplois perdus seront « bientôt de retour », en dépit de cette hausse historique dans le pays. Pourtant, selon plusieurs experts, le pays mettra de nombreuses années pour atteindre le niveau de plein emploi dont Donald Trump se vantait encore il y a un peu plus de 60 jours.
Si le chômage a fortement progressé en aussi peu de temps, c’est en raison de la mise à l’arrêt brusque de l’économie en plein Covid-19. 14,7 % de chômage, ce sont 20,5 millions d’emplois anéantis dans le domaine de l’hôtellerie, des loisirs et de la restauration. Les États-Unis sont passés de 15,9 millions à 23,1 millions de personnes sans emploi.
Si certaines personnes ont pu conserver leur emploi, le nombre d’heures de travail a fortement diminué. Plus de 10,9 millions de salariés travaillent désormais à temps partiel. Dans cette crise inédite de l’emploi, les femmes sont les plus affectées. Avec la fermeture des écoles, elles sont obligées de cesser le travail plus souvent que les hommes. Les entreprises risquent à nouveau de licencier si la consommation des ménages ne reprend pas.
À cela s’ajoute la peur de l’expulsion qui pèse sur les populations les plus vulnérables, dans un pays où il n’existe aucune protection sociale. Ayant perdu leur emploi à cause du Covid-19, des millions d’Américains ne sont même plus capables de payer leur loyer.
En dépit de la pandémie, ils sont plusieurs à avoir déjà reçu des avis d’expulsion. Tous les jours, ils vivent avec la peur d’être expulsés. Ce que craignent le plus les experts, c’est un tsunami d’expulsion.