Lundi, les actions du Crédit Suisse se sont effondrées après un avertissement de pertes significatives. Des milliards de dollars de perte, voilà à combien sont évaluées les pertes. Cette situation désastreuse est intervenue après qu’Archegos Capital Management, un fonds spéculatif américain a fait défaut sur les appels de marge.
Le Crédit Suisse a dégringolé de 13,8 % à son niveau le plus bas sur les 3 derniers mois. Cette chute spectaculaire fait suite à sa déclaration du 28 mars relative à un fonds spéculatif qui avait fait défaut sur les appels de marge de la banque suisse et d’autres établissements comme Nomura.
Lundi, la plus grande banque d’investissement du Japon, Nomura a prévenu qu’elle risquait une perte de 2 milliards de dollars à cause de transactions avec un client américain.
Une vente d’actions frénétique a eu lieu vendredi dernier, déclenchée par les pertes d’Archegos Capital Management, un fonds spéculatif américain qui a, à sa tête, Bill Hwang, ancien directeur de Tiger Asia. Dans le monde entier, les actions bancaires ont été liquidées. Goldman, la baisse a été de 1,5 % contre 4 % pour les actions Morgon Stanley.
Les pertes les plus importantes ont été enregistrées par Nomura et le Crédit Suisse. Les actions Nomura ont baissé de 16,3 %, la plus grosse chute en une journée, tandis que le Crédit Suisse enregistrait sa plus forte baisse en un an.
Selon deux sources proches du dossier, les pertes du Crédit Suisse pourraient être d’au moins 1 milliard de dollars et pourraient s’élever jusqu’à 4 milliards de dollars. Le Financial Times rapporte le même chiffre.
Le Crédit Suisse s’est refusé à toute estimation, considérant qu’il serait prématuré de tenter une évaluation des pertes en l’état actuelle de la situation. « Elle pourrait être très significative et importante pour nos résultats du premier trimestre », a déclaré le Crédit Suisse à ce sujet.
Analyste chez Spreadex, Connor Campbell a déclaré : « On ne sait pas si Archegos en a terminé avec ses ventes de feu, et si ce n’est pas le cas, combien il lui reste à décharger. » Il poursuit en disant : « Cela soulève également des questions sur les ramifications plus larges des problèmes du fonds spéculatif et sur les entreprises qui seront les prochaines à annoncer qu’elles ont été piquées. »
Sur les marchés, l’impact s’est fait moins ressenti. Le S&P 500, qui est l’indice de référence, était marqué lundi matin par une certaine stabilité, même si une baisse de 1 % a été enregistrée au niveau des cours des valeurs financières.
Selon Dennis Dick, responsable de la structure du marché et trader propriétaire chez Bright Trading LLC à Las Vegas, « Vous continuez à voir la force de l’ensemble du marché. Il n’y a pas de peur de vendre des actions toutes ensemble, il y a juste de la peur dans les poches du marché ».
Les autorités suisses et japonaises suivent l’affaire de très près. Lundi, le régulateur financier suisse a affirmé avoir connaissance de l’affaire des hedges funds. S’il est déjà en contact avec le Crédit Suisse au sujet de cette affaire, d’autres banques sont également impliquées.
Le secrétaire en chef du cabinet Katsunobu Kato a révélé la volonté du gouvernement japonais de suivre la situation de la banque Nomura de prêt, en collaboration avec la Banque du Japon.