Saudi Aramco, le géant saoudien du pétrole, a annoncé dimanche dans un communiqué que son bénéfice net en 2020 a chuté de 44,4 %. À l’origine de cette chute impressionnante, la baisse du prix du pétrole brut aggravée par la crise sanitaire due à la Covid-19 qui a fait reculer la demande mondiale.
Le dimanche 21 mars, le géant de l’énergie saoudien Aramco a annoncé que son bénéfice net en 2020 a considérablement chuté. Le communiqué a indiqué que le bénéfice net réalisé a été de 49 milliards de dollars, soit 41 milliards d’euros contre 88,2 milliards de dollars en 2019.
Pour le premier exportateur mondial de pétrole brut, la baisse du prix du pétrole a été un coup très dur. L’an dernier, l’Arabie Saoudite a mené une guerre des prix farouche avec la Russie. En raison de la Covid-19, le premier producteur de pétrole a dû réduire sa production, ce qui a affecté son résultat.
L’instabilité géopolitique s’est ajoutée à la conjoncture économique. Au cours des dernières semaines, plusieurs frappes ont été menées par les rebelles Houthis du Yémen contre les installations de Saudi Aramco en Arabie Saoudite.
Le communiqué précise que : « Les recettes ont été affectées par la baisse des prix du pétrole brut et des volumes vendus, ainsi que par la réduction des marges sur le raffinage et les produits chimiques. » La société a dû « faire preuve d’une forte résilience financière dans l’une des périodes les plus difficiles pour l’industrie ».
En dépit de la situation très complexe, Saudi Aramco a réussi à verser 75 milliards de dollars de dividendes aux actionnaires, un montant qui excède le bénéfice déclaré par la société. Pourtant, elle s’était engagée, à son entrée en Bourse, à faire preuve de transparence.
En décembre 2019, la société saoudienne a fait ses débuts à la Bourse de Riyad. Son introduction lui a permis de générer un montant record de 29,4 milliards de dollars à l’issue de la vente de 1,725 % d’actions.
Amin Nasser, PDG d’Aramco, a affirmé : « nous avons mis encore plus l’accent sur la rentabilité de notre capital et notre efficacité opérationnelle. » C’est cela qui aurait permis à l’entreprise de verser des dividendes à ses actionnaires.
Pour 2021, Aramco prévoit de baisser ses dépenses en capital à un plafond de 35 milliards, alors qu’elle avait envisagé un prime abord un montant de 40-45 milliards de dollars. Beaucoup d’emplois ont également dû être supprimés pour faire baisser les coûts.
Le baril de brut a pris de la valeur au cours des dernières semaines et s’est actuellement stabilisé à 60 dollars. Il s’agit d’un record depuis près d’un an. Cependant, pour les analystes, les nouvelles vagues de contaminations du Coronavirus sont susceptibles de mettre en danger cette reprise économique timide.
Considérée comme le principal pourvoyeur de richesses de l’Arabie Saoudite, l’entreprise Saudi Aramco a déclaré avoir connu deux baisses de ses bénéfices de manière successives depuis son introduction en Bourse en 2019. Par rapport à 2018, le géant de l’énergie avait déjà enregistré une baisse de 20,6 % de son bénéfice annuel pour 2019.
Cette situation pourrait compromettre les finances publiques de Riyad, dont l’économie dépend du pétrole et qui s’est engagé dans des projets ambitieux de diversification de l’économie saoudienne dont la valeur s’élève à plusieurs milliards de dollars.