Hier, lundi 15 juillet 2019, l’Arcep, régulateur des télécoms, a rendu public un cahier des charges en projet destiné à attribuer les prochaines fréquences 5G, qui impose aux différents opérateurs français des télécommunications, des objectifs pour le moins ambitieux en termes de déploiement. Le gendarme des télécoms prévoit également un dispositif d’enchères pour cette attribution.
Les opérateurs français soucieux attendent avec fébrilité les détails sur la manière dont cette procédure se déroulera, surtout après la flambée des prix au cours des enchères 5G qui ont eu lieu en Italie et en Allemagne et qui se sont respectivement élevées à 6,5 et 6,55 milliards d’euros. Les marchés sont inquiets quant au coût de ces fréquences qui peut être élevé, pendant que de leur côté, les acteurs français doivent redoubler d’efforts pour finaliser le déploiement sur le territoire de la 5G, ainsi que la fibre optique.
Le contenu d’un document qui a été soumis à l’appréciation des principaux acteurs du domaine a révélé que l’Arcep a fait le choix d’une démarche hybride, une portion des fréquences ne devant être allouées qu’en échange d’engagements pris par les opérateurs.
En raison des nombreuses possibilités que présente la 5G, notamment dans des domaines essentiels tels que ceux de la santé, des voitures autonomes ou encore des objets connectés, le régulateur entend instituer « un droit à la 5G » destiné aux professionnels auxquels tous les spécialistes des télécoms devront obligatoirement faire des propositions commerciales.
L’autre partie de la procédure à suivre prévoit la mise sur pied d’un mécanisme classique d’enchères « pour le solde du portefeuille de fréquences mises en jeu », à savoir 310 mégahertz « dans la bande des 3400-3800 mégahertz ».
Quelques données restent toutefois à déterminer, y compris le prix de réserve que le gouvernement fixera pour chaque lot en jeu. Dans un entretien, la secrétaire d’Etat en charge du secteur des télécommunications, Agnès Pannier-Runacher, explique que grâce au cahier des charges nouvellement établi, il n’y aura pas besoin de procéder à un découpage comme à l’italienne où, sur quatre opérateurs, seulement deux possèdent uniquement 20 MHz.
Elle ajoute que ce cahier n’entravera, par ailleurs, pas la force de déploiement des divers opérateurs. Elle précise également qu’à défaut, chacun des opérateurs détiendra au départ un bloc de 40 MHz et qu’ensuite l’ensemble des opérateurs devront se battre pour décrocher des blocs additionnels de l’ordre de 10 MHz l’unité.
A l’horizon 2020, deux villes au minimum devront avoir été couvertes en 5G par les opérateurs et 12.000 sites d’ici à 2025, de façon à couvrir à peu près deux tiers de l’ensemble de la population. 20 % à 25 % de ces sites devront se retrouver en zones rurales afin de connecter toutes les zones d’activités économiques. Il faudra cependant attendre 2030 pour que la 5G soit généralisée à tout le territoire. Les fréquences qui seront attribuées dès l’automne le seront pour 15 années, avec une probable prolongation de cinq ans.