Selon la décision des juridictions allemandes, le géant des réseaux sociaux, Facebook, ne serait pas tout à fait honnête avec ses utilisateurs. La justice allemande accuse le réseau de cacher à ses utilisateurs des paramètres qui ne seraient pas conformes au respect de la vie privée.
Le tribunal de Berlin qui a rendu cette décision, accuse Facebook de faire une utilisation des données personnelles de ses utilisateurs selon des termes de confidentialités dont ils ne sont pas réellement informés. Il y aurait donc incompatibilité entre les paramètres par défaut du réseau social et l’usage qu’il fait des données de ses utilisateurs. « Facebook cache les paramètres par défaut qui ne sont pas respectueux de la vie privée dans son centre de confidentialité et ne fournit pas suffisamment d‘informations à ce sujet lorsque les utilisateurs s‘enregistrent », a fait savoir Heiko Duenkel, responsable des contentieux de la Fédération des organisations de consommateurs allemands (VZVB).
La VZVB a publié une copie de cette décision de justice sur son site Internet. Mais du côté de Facebook, des voix s’élèvent déjà pour la contester. Le réseau social a notamment fait savoir qu’il a l’intention d’aller en appel pour faire invalider cette décision de justice. Pourtant, le contenu de la décision comporte bien des aspects qui lui sont favorables. « Nous travaillons dur afin de nous assurer que nos conditions d‘utilisation sont claires et faciles à comprendre, et que les services offerts par Facebook sont pleinement conformes aux lois », a fait savoir le réseau social.
Facebook a aussi fait entendre que depuis que ce dossier a été porté devant la justice en 2015, plusieurs modifications ont déjà été effectuées sur ses paramètres. En outre, d’ici au mois de juin prochain, de nouvelles mises à jour seront disponibles sur le réseau social.
Facebook reste quoi qu’il advienne le premier réseau social au monde avec environ 2 milliards d’utilisateurs. Paradoxalement peut-être, la plateforme également fait face à plusieurs accusations en justice. Par exemple, au cours de l’année 2017, Facebook et d’autres géants du net avaient été obligés de se retrouver devant le congrès américain pour s’expliquer sur leur incapacité à endiguer le phénomène des « fakes news » sur leur réseau. Un handicap qui avait nourri des propagandes au cours du Brexit. Ces fausses nouvelles avaient, en outre, abouti à une conclusion selon laquelle la Russie aurait influencé les élections américaines.
Et ce n’est pas la seule raison pour laquelle Facebook est fléchée de part et d’autre. Le réseau social est aussi accusé de faire la part belle aux propos haineux et de laisser circuler les images qui font l’apologie des violences sur les femmes. C’est en cela que l’Allemagne s’était vu obligée de faire voter une loi (NetzDG) qui oblige le géant Facebook à faire disparaître les images et propos de ce genre 24 heures après leurs publications. Il s’avère cependant que pour les cas considérés comme moins évidents, un délai de sept jours est accordé. Cette loi est entrée en vigueur le 1er janvier 2018.