Depuis le lundi 3 mai, le procès d’Epic Games contre Apple a débuté devant la justice de Californie. L’éditeur du célèbre jeu Fortnite accuse la firme à la pomme d’abus de position dominante sur son App Store. Cette nouvelle affaire fait écho à la décision de la Commission européenne à la suite de la plainte de Spotify pour les mêmes faits. Serait-ce le début d’une redéfinition de l’économie des plateformes numériques ?
Le procès intenté par Epic Games contre Apple s’est ouvert le lundi à Oakland. Selon le Washington Post, c’est « le plus grand défi » auquel l’App Store doit se confronter depuis 2008, date de sa création, tandis que le Wall Street Journal parle déjà de « redéfinition du marché de l’ère numérique ». L’ampleur de ce procès est telle qu’il sera suivi de près par plusieurs entreprises de la tech. Plusieurs grands patrons, dont Tim Cook, le CEO d’Apple, sont attendus à ce procès en personne.
Ce dont l’éditeur du célébrissime jeu Fortnite reproche à Apple, c’est d’abuser de sa position dominance. Selon Epic Games, les commissions exigées par Apple sur les applications téléchargées via Apple Store ainsi que la majorité des transactions sont excessives, variant de l’ordre de 15 à 30 %.
Selon la partie plaignante, la firme de Cupertino profite de son monopole sur le marché des applications proposées sur ses tablettes et ses smartphones. Apple est accusé d’être à la fois partie et juge, ce qui lui permet de privilégier les applications qu’il développe. En outre, Apple oblige les développeurs d’applications à utiliser exclusivement ses systèmes de paiement.
Selon la plaidoirie d’Apple, le niveau des sommes demandées est standard. Ces commissions ont surtout pour but d’assurer le fonctionnement de la plateforme, notamment sur le plan sécuritaire.
Ce n’est pas la première fois qu’Epic Games et Apple s’opposent. Il y a quelques mois, la marque à la pomme avait sanctionné le célèbre jeu de l’éditeur de sa plateforme à la suite d’une tentative d’Epic Games de proposer une alternative au système de paiement Apple. La firme californienne avait alors considéré cette tentative de contournement comme une rupture de contrat.
L’affaire en cours est bien plus sérieuse que ce contentieux. Selon le Wall Street Journal, ce procès sera le terrain d’affrontement de deux visions de l’économie de plateformes. En février dernier, Epic Games avait annoncé avoir déposé une plainte contre Apple devant la Commission européenne, qui s’ajoute les autres procédures juridiques engagées par l’éditeur de jeu au Royaume-Uni, en Australie et aux États-Unis.
D’ailleurs, Epic Games n’est pas la seule entreprise de la tech à pointer du doigt les pratiques d’Apple. La firme à la pomme a été également accusée par d’autres comme Deezer et Spotify à cause de pratiques déloyales.
À la suite de la plainte de Spotify, la plateforme de musique en ligne, la Commission européenne a accusé Apple vendredi dernier pour les mêmes motifs, à savoir pour abus de position dominance et pratiques anticoncurrentielles sur le marché de la musique en ligne dans le but d’évincer les entreprises rivales.