Après la récession des années 90, il avait fallu aux Etats-Unis avoir une croissance économique de 3,7% par an pour faire passer son taux de chômage de 7,8% à 4,4%. La dernière crise financière quant à elle a nécessité une croissance de 2,4% de son PIB avant que le chômage de 10% en octobre 2009 ne tombe à 6,6% en janvier 2014. Pourtant, pour les prochaines années, tous les indicateurs semblent indiquer que la reprise de la croissance américaine sera lente et le chômage aura du mal à baisser : politiques gouvernementales de soin, excès de liquidité, inflation élevée.
La croissance du produit intérieur brut (PIB) des Etats-Unis au cours des 10 années à venir sera faible, en dessous de la moyenne enregistré depuis les années 50, tel est le contenu principal du rapport du Congressional Budget Office (CBO), l’agence gouvernementale américaine, à travers son rapport publié le 4 février dernier et intitulé « Budget et perspectives économiques : 2014 à 2024 » (The Budget and Economic Outlook: 2014 to 2024). A elle seule, la politique de soin du gouvernement Affordable Care Act, communément appelé Obamacare, sera responsable de la disparition de plus de 2,3 millions de postes aux USA. Or, la croissance démographique du pays viendra amplifier ce phénomène ; les demandes d’emploi devraient continuer à s’accroitre.
Comme objectif principal, cette politique vise à diminuer les dépenses étatiques sur les assurances sociales et les allocations pour les retraités. Mais de l’autre côté, elle fait augmenter considérablement les taxes et les impôts. Ainsi, cette stratégie a des répercussions énormes sur l’implication des Américains dans leur travail car de plus en plus de gens ont tendance à réduire leurs heures de travail.
Toutefois, cette politique de soin initiée par le président Barack Obama ne sera pas la seule responsable du ralentissement de la croissance américaine dans les années à venir. L’excès de liquidité auprès des banques américaines, ayant crue d’une façon très importante durant ces cinq dernières années, notamment à cause de la création monétaire soutenue par la FED, mène aussi vers une inflation élevée. Si ce capital aurait du être réinvesti par les entreprises, dont une partie est souvent placée dans les économies des pays émergents, cela n’a pas été le cas. Ainsi, cette liquidité excédentaire qui n’a pas contribué à produire plus, s’est transformée en consommation, ce qui implique l’augmentation de l’inflation.
D’autre part, l’âge moyen du stock en capital aux Etats-Unis se situe en ce moment à un niveau très élevé jamais atteint au cours des 5 dernières décennies. Avec un âge moyen de 22 ans du stock en capital alors que son coût de rémunération est à un niveau très faible, les analystes y voient un facteur de blocage de l’investissement et par ailleurs, une croissance lente du PIB potentiel. Au lieu de rapporter du profit, ce stock en capital vieillissant créé donc de l’inflation. De plus, les investisseurs préfèrent garder leur argent à cause de la politique d’augmentation des taxes et des impôts sur la valeur ajoutée.
Etant donné que la croissance économique d’un pays comme les Etats-Unis dépend aussi à 70% de la participation active de sa population aux dépenses ; sans un marché du travail qui arrive à réduire le taux de chômage, la croissance du PIB restera utopique. Et, avec le marché du travail au ralenti, le stock de capital qui vieilli et les investisseurs qui ne sont pas très enthousiastes à l’idée d’investir davantage, la diminution du taux de chômage, comme après la récession des années 90 ou du début 2009 à 2014, sera assez difficile. Sans travail, le pouvoir d’achat ou PIB par personne et par ménage ne pourra que diminuer. Pour amorcer plus rapidement cette croissance américaine, il faudrait donc de nouvelles solutions.
14 février 2014 La Rédaction