Le taylorisme est une méthode de travail qui a, durant des années, caractérisé le travail en entreprise. Mais avec le temps, les ouvriers et les défenseurs des droits des travailleurs se sont rendus compte du côté dégradant de cette méthode qui, présentement, semble bien planquée aux oubliettes.
C’est une obligation morale de reconnaître que la méthode de travail à la chaine, encore appelée taylorisme, a fait son temps et ses preuves. Cette méthode répondait à un besoin précis : pouvoir produire rapidement afin de satisfaire la consommation et la demande. Seulement, au cours des années 1970, dans un pays comme la France, des voix se sont élevées pour critiquer un système qui n’avantageait pas forcément l’ouvrier. Il était reproché au taylorisme de limiter les capacités intellectuelles des ouvriers en les confinant pendant des années dans un automatisme dégradant au niveau psychologique. En effet, chaque ouvrier était spécialisé dans une partie du travail et ignorait totalement la suite de la manufacture. Dans un système comme celui-là, seuls les ingénieurs étaient capables de penser l’innovation et d’évoluer au sein de l’entreprise en tant qu’employés et de grandir en expérience en tant qu’individu.
Aujourd’hui, les impératifs des entreprises ne sont plus les mêmes que celle de l’époque de Taylor. Certes, satisfaire la demande reste d’actualité, mais être compétitif est une nouvelle donnée sans laquelle il est impossible de prospérer dans le domaine de l’entreprenariat. Dès lors, la réussite de l’entreprise ne dépend plus seulement de sa capacité à produire, mais surtout des qualités, valeurs, aptitudes et performances des hommes qui y travaillent. Elton Mayo, père du courant des relations humaines, avec sa célèbre expérience au sein de la Western Electric Company à Hawthorne (1927-1932), a d’ailleurs réussi à démontrer que lorsque l’être humain (en situation de travail) est conscient du fait qu’il est soumis à une observation ou à une expérience, ses résultats sont bien meilleurs. Partant de là, d’autres courants se sont par la suite développés, et aujourd’hui, au sein des grandes firmes telles Microsoft ou Google, les responsables ont compris qu’il est nécessaire d’avoir à leur service des ouvriers capables de se diversifier et encore plus, de penser, d’innover, et de proposer du nouveau. Il s’en suivi une forme d’émulation positive entre les ouvriers eux-mêmes pour mériter les promotions, alors qu’il y a encore quelques années, les promotions se faisaient en tenant compte du nombre d’années passées de l’entreprise.
Pourtant, en dépit de tant d’impératifs, certaines techniques et procédés propres au taylorisme survivent dans le système de travail actuel au sein des entreprises. Le taylorisme perdure toujours dans le système entrepreneurial actuel, notamment dans les chaines de montage des entreprises de smartphone et d’appareils électroménagers. Il résiste donc tant bien que mal aux modifications que le temps et les impératifs apportent au système de travail dans les différentes entreprises. Mais d’une façon un peu plus générale, le taylorisme est bel et bien mourant.
09 février 2017 La Rédaction