Durant son discours improvisé du lundi 24 février, le nouveau Premier Ministre italien, Mateo Renzi, a énoncé un ambitieux programme de réformes. Ce nouveau Président du Conseil Italien du parti de gauche a montré avec énergie et enthousiasme son désir de relever le défi du changement pour se relever de la crise. Le changement revêt une forme radicale, quoique déterminante.
Le programme du jeune Chef du gouvernement Italien projette d’apporter des changements concernant essentiellement le système électoral, la justice et le coût du travail en Italie. Le premier ministre Mateo Renzi, âgé de seulement 39 ans, le décrit comme un « changement radical et immédiat ».
Parmi les premières réformes que le tout nouveau premier ministre italien va apporter figure la scolarité. Selon lui, les écoles tombent en ruine en Italie. Pourtant, un pays bâtit sa crédibilité sur ses écoles. Pour y arriver, il a annoncé un grand plan d’urbanisme scolaire et pour cela, il envisage d’y investir plusieurs milliards d’euros. Il s’est également engagé à rembourser les dettes de l’administration publique en faveur de l’économie. Pour cela, il a annoncé que l’Italie devrait mettre de l’ordre dans ses comptes pour régler les dettes du pays qui atteignent 130% du PIB et qui s’élèvent à 2000 milliards d’euros. Pour ce faire, l’ambitieux programme du premier ministre inclut la réforme du Sénat italien, qui sera finalisée à la fin du mois de mars prochain. En d’autres termes, le Sénat sera déclassé en « Chambre des régions » non-élue et verra son rôle profondément réduit. En ce sens, le premier ministre a garanti le respect de l’accord conclu avec Forza Italia, le parti de droite de l’ancien chef du gouvernement Silvio Berlusconi. Cet accord a pour objet de favoriser les grandes coalitions au détriment des petits partis. En ce qui concerne les conditions du travail, le jeune premier ministre ambitionne de réduire à plus de 10% les charges sur le travail, tels que les impôts. Selon ses dires, il faut alléger la bureaucratie qui asphyxie l’Italie, ce qui contribuerait à réduire l’écart entre le salaire brut et la somme nette perçue par les employés, après le prélèvement des charges sociales. Pour le nouveau chef du gouvernement italien, le fisc étrangle le contribuable. Le programme projette de financer la nouvelle réforme du marché du travail avec les taxes sur les investissements financiers. Par ailleurs, le premier ministre envisage d’augmenter les aides publiques pour les chômeurs. Le premier ministre a aussi promis d’ouvrir un fond de garantie spécialement dédié aux PME qui veulent effectuer des prêts bancaires. Toutes ces réformes à appliquer dans l’immédiat ont été évaluées à 100 milliards d’euros. Mais il reste à savoir où et comment obtenir ces fonds pour les mettre en œuvre.
Juste après l’annonce de cette réforme, Mateo Renzi a demandé un vote de confiance auprès des sénateurs en énonçant clairement qu’il assumerait tout échec de son programme, le cas échéant. Son audace a porté ses fruits car il a obtenu 169 voix contre 139, et ce malgré un parti de droite majoritaire. D’ici juillet 2014, cette troisième économie de la zone euro assurera également la présidence tournante de l’Union Européenne pour six mois. Pour le moment, le premier ministre italien s’y voit bien intégrer son pays, malgré le ressentiment que manifeste la plupart des Italiens à l’égard de l’Europe.
03 mars 2014 La Rédaction