Le textile français est l’un des secteurs les plus touchés par les défaillances d’entreprise. Sous l’effet conjugué de la crise, de la concurrence des pays émergents et de la mondialisation des marchés, le textile de la capitale mondiale de la mode vacille.
Le textile français et le secteur de l’habillement en général traversent une crise. Pour diverses raisons, ilss enregistrent des baisses de chiffres d’affaires et des réductions de personnel, mais heureusement, des mesures sont en train d’être prises pour résorber les maux dont souffre le textile.
Cette année encore, le textile français connaîtra un recul. Selon l’Institut Française de la Mode (IFM), la diminution de 1,4% de la vente de prêt-à-porter observée en 2013 risque de continuer cette année. Néanmoins, elle sera moins importante, ce qui n’est déjà pas négligeable. Plombé par la conjecture économique déprimée et l’accroissement des dépenses contraintes, le marché du textile français n’arrive pas à arrêter la tendance de baisse amorcée depuis la crise économique de 2013. Combinée à la crise économique, la rude concurrence des pays émergents a également contribué à la baisse observée. En quelques années, le marché français du textile et de la mode a perdu près de 15% de sa valeur, pendant que des milliers d’emplois étaient supprimés. Tous ces événements ont quelque peu changé le mode de consommation des usagers.
A propos de la crise, Evelyne Chaballier, professeur associé à l’IFM affirmait : « Dans un environnement qui reste difficile, les consommateurs achètent moins, mais mieux. ». Les ménages opèrent un arbitrage budgétaire qui, dans la plupart du temps, est défavorable aux dépenses d’habillement. Ils font plus attention au prix, faisant leurs achats pendant les périodes de soldes ou de promotions. Dans cette recherche d’économie, les indépendants voient beaucoup de leurs clients être “récupérés” par les grandes enseignes ; celles-ci disposent de plus d’armes concurrentielles et ont plus de succès. Le positionnement prix bon-marché, le renouvellement fréquent des collections et la fidélisation des clients sont les facteurs justifiant ce succès. La vente en ligne, avec ses 13% du marché français de l’habillement, constitue également un des nouveaux moyens d’achats utilisés par les clients. Grâce à ses prix réduits, sa facilité d’usage et sa capacité d’innovation, la vente en ligne de vêtement est celle qui se sort le mieux de cette crise.
Afin de se sortir d’affaire, le marché du textile français est en train de prendre quelques mesures. Il est à remarquer qu’il rassemble environ 6800 entreprises employant 190 000 personnes, parmi lesquelles 90% de petites structures employant moins de 50 personnes. La montée en puissance des grandes chaînes de distribution se fournissant à petit coût auprès des pays en développement a conduit les entreprises françaises à se restructurer et délocaliser massivement leurs activités de fabrication. Ceci a entraîné la suppression de plusieurs emplois, mais a également amené la création de nouveaux métiers. Les fonctions comme celles du contrôle qualité, du commerce-marketing et de la fonction juridique émergent dans le domaine. Le textile technique, préférant une production automatisée des accessoires de mode, recrute quant à lui des ingénieurs et des professionnels du commerce-marketing. De plus, les entreprises deviennent plus exigeantes en ce qui concerne les qualifications de leurs employés. Même si le secteur est accessible avec un Bac pro, le BTS (Bac + 2) et même le DSAA (Bac + 4) sont de plus en plus souvent demandés. Des masters (Bac + 5) et des licences (Bac + 3) ont d’ailleurs été instaurés dans les universités pour répondre aux besoins en matière de cadres.
La mutation est en cours, mais le virage est difficile et le textile français risque toujours la sortie de route ; le dernier accroc en date et symbôle national du savoir-faire français et de ces difficultés, “Les Atelières” (lingerie de luxe) créée par les ex-employées de Lejabi est tout proche de la liquidation judiciaire.