D’après les données publiées par l’Office national de la statistique (ONS) ce mardi, le 4e trimestre 2019 a été celui de la stagnation pour l’économie britannique. Les incertitudes liées au Brexit y sont pour beaucoup dans ce ralentissement qui n’a levé qu’après les élections législatives organisées le 12 décembre.
Au cours des mois d’octobre et novembre, le produit intérieur brut de la Grande-Bretagne n’a connu aucune croissance, après un 3e trimestre en hausse de 0,4 %. Ces révélations sont conformes aux estimations des économistes que Reuters a interrogés.
En suivant le rythme annuel de la croissance britannique, l’économie n’a atteint que 1,1 % au dernier trimestre alors que le consensus prévoyait une hausse de 0,8 %. Le niveau n’a pas été aussi bas depuis le premier trimestre 2018. Rien que pour le mois de décembre, le PIB n’a connu qu’une évolution de 0,2 %.
De l’analyse faite des données de l’ONS, les dépenses des ménages ont complètement chuté à leur plus bas niveau depuis 4 ans. Pourtant, au cours de la période ayant suivi le référendum sur le Brexit en 2016, elles avaient considérablement boosté l’économie britannique.
Les statistiques publiées mardi montrent également un net recul au niveau de la production industrielle. Sur le progrès réalisé par l’économie britannique en décembre 2019, la croissance de la production industrielle représente 0,1 %. Un rebond était attendu alors qu’un recul de 1,2 % avait été observé en novembre, mais celui-ci a été moins important que prévu.
Interrogés par Reuters, les économistes tablaient sur une prévision moyenne de hausse estimée à 0,3 %. Au cours de l’année 2019, la production industrielle a connu une baisse de 1,8 % alors que les économistes prévoyaient plutôt une baisse de 0,8 %. Les chiffres restent tout de même assez disparates selon les secteurs.
Dans le secteur de la production manufacturière par exemple, une hausse de 0,3 % a été enregistrée alors que l’estimation faite dans ce domaine était de 0,5 %. Dans le domaine des services, la progression a été de 0,3 % au lieu de 0,2 % prévu par le consensus.
D’après l’annonce faite par l’Office national de la statistique, la balance commerciale est redevenue excédentaire au mois de décembre en raison de l’importante progression des exportations d’or. C’est seulement à partir de 0,845 milliard de livres que cet excédent commercial est visible. Or, un déficit à -10,00 milliards de livres était prévu par le déficit.
Lorsque les exportations de métaux ne sont pas prises en compte, le déficit commercial descend à 7,195 milliards de livres alors qu’au mois de novembre, il était de 8,905 milliards de livres.
Visiblement, il est loin le temps des 3 % de croissance de l’économie britannique. Les conséquences du Brexit ont été dévastatrices, notamment en ce qui concerne la récession technique. En octobre 2019, l’étude d’Euler Hermes avait révélé qu’avec ou sans accord, l’économie britannique ne reviendrait pas de sitôt à ce taux de croissance.
L’économiste Ana Boata avait alors affirmé que le marché britannique était devenu moins attractif aussi bien pour les travailleurs que pour les investisseurs. Elle a perdu en compétitivité et en productivité depuis le référendum. La transition aura duré trop longtemps pour que l’économie se relève d’ici là.