
En 15 ans, la Chine n’avait pas enregistré une croissance aussi faible que celle de novembre dernier. La production industrielle a, en l’espace de trois ans, évolué à son plus faible rythme, faisant ainsi ressortir les difficultés que rencontre Pékin dans un contexte où le gouvernement entend calmer les tensions commerciales avec les États-Unis en réduisant les taxes douanières sur les véhicules US.
Des statistiques montrent bien que la croissance de la Chine, deuxième puissance économique mondiale, connaît un ralentissement progressif depuis les trois derniers mois. Vendredi passé, la publication de chiffres officiels fait état de ce que les ventes au détail ont enregistré une progression de 8,1 % en rythme annuel au mois de novembre 2018, une croissance nettement inférieure à l’évolution de 8,8 % que les économistes attendaient. Il s’agit là de leur rythme le plus bas depuis mai de l’an 2003. La production industrielle n’a pas non plus été épargnée puisqu’elle a également ralenti, avec au tableau une croissance de l’ordre de 5,4 % au cours du mois précédent, identique à celle de la période allant de janvier à février 2016.
S’agissant des importations et des exportations, la Chine a engrangé une croissance largement en deçà des attentes, matérialisant la diminution de la demande globale sur fond de recrudescence des conflits commerciaux entre Pékin et Washington. Pour résister à la montée des tarifs douaniers américains, Pékin a préféré assouplir les conditions d’octroi des crédits et a donné priorité au regain de la confiance des sociétés. Les autorités chinoises ont donc augmenté la quantité de liquidités injectées dans le système financier pour soulager le système fiscal, tout en haussant l’ensemble des dépenses effectuées par les administrations publiques.
Selon un porte-parole du Bureau national des statistiques (BNS) de la République populaire de Chine, la faiblesse relevée au niveau de la production industrielle ainsi que des ventes au détail durant le mois de novembre de cette année souligne clairement la pression sans cesse croissante à laquelle est sujette l’économie chinoise. Toutefois, ces points négatifs n’empêcheront pas la Chine d’atteindre l’objectif de croissance de l’ordre de 6,5 % qu’elle s’est fixé pour 2018, a tenu à préciser Mao Shengyong, le porte-parole du BNS. Capital Economics, une entreprise de conseils en recherche économique, a relevé que de manière globale, les toutes dernières données ont révélé une économie sous pression, aussi bien sur le plan externe que domestique, avec plusieurs actions politiques, visant à appuyer la croissance, mais qui aboutissent à des échecs. Monsieur Shengyong a fait savoir que la Chine aurait à faire face à encore plus « d’incertitudes externes en 2019 ».
Les données rendues publiques présentent un accroissement de l’investissement dans les actifs immobilisés, qui a évolué de 5,9 % de janvier à novembre 2018. L’avancée des dépenses d’infrastructures s’est fixée à +3,7 % sur la même période. En ce qui concerne les investissements privés en actifs immobilisés, ceux-ci ont observé une légère régression, à plus de 8,7 % sur la période allant de janvier à novembre.
17 décembre 2018 La Rédaction